Un gigantesque incendie qui a duré une douzaine d'heures a ravagé hier l'usine de bacon d'Olymel à Princeville, forçant l'évacuation d'une centaine de résidences à cause d'un nuage de fumée toxique.

C'est un gardien de sécurité qui a sonné l'alarme entre 2h et 3h le matin. Les pompiers de cinq services d'incendie de la région ont travaillé jusqu'à environ 16h avant d'éteindre les derniers vestiges du brasier. L'incendie n'a fait aucun blessé, mais laisse les installations dévastées. La cause du sinistre n'est pas encore connue.

Dommages importants

«Il y a beaucoup de dommages, selon ce qu'on voit à l'oeil, dans le secteur du bacon précuit, de l'injection, des bureaux et du fumoir. Les 180 employés sont contactés, on leur dit de ne pas se présenter lundi, ils vont être informés de la suite des événements lorsque l'évaluation sera complétée», a déclaré Richard Vigneault, porte-parole d'Olymel.

Un épais nuage de fumée brun-grisâtre s'est élevé très haut dans le ciel et une forte odeur de brûlé s'est rapidement répandue à des kilomètres à la ronde. Urgence-Environnement et les spécialistes du ministère de l'Environnement se sont rendus sur place avec un laboratoire mobile pour analyser la qualité de l'air.

«Les résidences sous le panache de fumée ont été évacuées, parce qu'il y a des particules fines. Il y avait beaucoup de plastique et de matériaux de synthèse à l'intérieur de l'usine», a expliqué le maire Gilles Fortier en matinée. Les gens ont pu réintégrer leur maison au cours de l'après-midi.

Conséquences inconnues

Selon les personnes qui se trouvaient sur place, la forte odeur désagréable qui flottait dans l'air tenait beaucoup plus du plastique ou du caoutchouc brûlé que du bacon fumé. On ignore pour l'instant les conséquences à moyen terme pour les travailleurs de l'usine et son impact sur l'économie de la région. «C'est Olymel qui va décider, mais tout le monde est à l'ouvrage pour voir la suite», résume le maire de Princeville.

L'entreprise ne peut se prononcer immédiatement sur l'avenir des installations touchées par le sinistre. Elle refuse toutefois de parler de pénurie de bacon pour ses clients. «Je ne vais pas m'aventurer là-dessus. Nous avons une autre usine de bacon très importante à Drummondville, et une autre à Cornwall. Nous sommes en train d'évaluer si les clients peuvent être servis pas les autres usinespour éviter une pénurie», affirme M. Vigneault.

Le bâtiment touché avait été construit il y a plus d'une centaine d'années. Olymel détient aussi une usine d'abattage et de découpe de porc à proximité, qui n'a pas été touchée par l'incendie. Au total, les installations d'Olymel au Québec, en Ontario et en Alberta abattent et transforment plus de 160 000 porcs et 1,7 million de volailles chaque année.

- Avec la collaboration de Paul Journet