La Cour suprême du Canada a accepté jeudi d'entendre l'appel de Cathie Gauthier, cette mère de famille condamnée pour le meurtre de ses trois enfants la veille du jour de l'An 2009, à Saguenay.

Au mois de septembre dernier, Mme Gauthier avait déposé une demande d'autorisation d'appel, son dernier recours pour tenter de rouvrir son dossier.

En octobre 2009, elle avait été reconnue coupable de trois accusations de meurtre au premier degré de Joëlle (12 ans), Marc-Ange (sept ans) et Louis-Philippe (quatre ans), aux côtés de son conjoint avec lequel elle avait conclu un pacte homicide-suicide.

Son conjoint, Marc Laliberté, est décédé lors des événements, alors que Mme Gauthier s'en est tirée malgré de graves blessures.

Le 26 juillet dernier, la Cour d'appel a confirmé le jugement de première instance. Mme Gauthier purge trois peines de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Selon un de ses avocats, Jean-François Lauzon, la Cour n'avait pas pris en compte le fait que l'appelante s'était désistée du plan original d'homicide-suicide. À son avis, il n'était par ailleurs pas possible pour Mme Gauthier de savoir que les boissons servies par son conjoint étaient empoisonnées.

Joint par La Presse Canadienne, Me Lauzon s'est dit très satisfait de la décision de la Cour suprême d'entendre l'appel, indiquant qu'il tentera de rencontrer sa cliente le plus rapidement possible.

«C'est une belle victoire dans ce dossier, a-t-il dit. Nous sommes heureux d'être invité d'aller faire valoir nos arguments oralement là-bas (devant la Cour suprême).»

Fidèle à son habitude, le plus haut tribunal du pays n'a pas étayé les raisons pour lesquelles il a accepté d'entendre l'appel.

Sans toutefois dévoiler la stratégie qu'il comptera utiliser, Me Lauzon a indiqué que l'objectif recherché sera «de convaincre la Cour suprême d'ordonner un nouveau procès dans le dossier de Mme Gauthier afin qu'elle puisse recommencer sa défense», a expliqué Me Lauzon.

Cette triste histoire avait mis en émoi le Québec. Le couple vivait dans une situation financière plus que précaire. Il avait élaboré un plan pour faire en sorte de ne pas se rendre à l'année 2009.

Le soir du drame, tous avaient bu des boissons empoisonnées. Mme Gauthier s'était réveillée le lendemain, seule survivante.