Les victimes présumées des prêtres rédemptoristes du séminaire Saint-Alphonse, près de Québec, viennent d'intenter leur recours collectif, autorisé en novembre par la Cour supérieure, pour des agressions sexuelles qui auraient été commises entre 1960 et 1987.

Frank Tremblay, ancien élève du séminaire, accuse le père Raymond-Marie Lavoie de l'avoir agressé sexuellement pendant quatre mois, alors qu'il était en deuxième secondaire. Il soutient que le père Lavoie l'attirait dans sa chambre plusieurs fois par semaine. Il l'aurait aussi agressé plusieurs fois dans la maison de repos de la congrégation, à Saint-Tite-des-Caps.

La vie du jeune homme a été profondément bouleversée par ces agressions, note la requête. Il a traversé des phases de désespoir, de dépression et de consommation d'alcool. Ce n'est qu'en 2008 qu'il dit avoir pleinement réalisé d'où venaient ses problèmes et a dénoncé son agresseur à la police. La congrégation a alors démis le prêtre de ses fonctions.

Le père Lavoie ne serait pas le seul religieux à avoir agressé ses élèves. Sept autres prêtres sont visés par la requête, dont un est encore vivant. Il s'agit du père Jean-Claude Bergeron, accusé d'avoir agressé six mineurs. L'une de ses présumées victimes explique que le père prétendait faire de la «formation sexuelle» avec lui. Alertée par cet élève, la direction aurait fermé les yeux.

«Ces prêtres ont utilisé leur position de prêtre, d'enseignant, d'animateur de pastorale, de surveillant des dortoirs, de guide spirituel, de mentor, d'autorité religieuse et de conseiller spirituel afin de gagner la confiance du groupe, développer une relation avec ceux-ci et ainsi faciliter la commission des abus sexuels», dit la requête.

Les demandeurs espèrent obtenir de M. Lavoie et de la congrégation un dédommagement de 100 000$ chacun. Frank Tremblay réclame des dommages de 750 000$. Selon Carlo Tarini, président de l'Association des victimes de prêtres, une soixantaine de personnes auraient déjà communiqué avec les avocats chargés du recours collectif ou avec la police.