La Cour supérieure a rejeté une action en dommages intentée par l'ancien policier Alfredo Muñoz contre La Presse et la journaliste Sara Champagne.

Alfredo Muñoz poursuivait La Presse pour un total de 170 000$ parce qu'il jugeait qu'un article publié le 6 septembre 2006 avait porté atteinte à sa réputation.

La journaliste Sara Champagne avait révélé qu'Alfredo Muñoz, propriétaire de la société SOS Ticket, était également sergent au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Fondée en 2006, la société SOS Ticket aide les particuliers à contester des contraventions.

Du même souffle, Sara Champagne avait annoncé que le SPVM avait ouvert une enquête deux mois plus tôt pour déterminer si le double emploi du sergent Muñoz constituait un conflit d'intérêts.

Le 19 septembre suivant, Alfredo Muñoz a été suspendu sans solde. Le SPVM lui a demandé de choisir entre son poste de policier et son entreprise, deux emplois jugés incompatibles. Le 20 mars 2007, M. Muñoz a préféré remettre sa démission au SPVM.

L'ex-policier considérait que le titre de l'article («Un policier fait annuler des contraventions») et son premier paragraphe, notamment, étaient diffamatoires.

Dans une décision rendue jeudi dernier, le juge Jean-Pierre Chrétien conclut que l'article de Sara Champagne était «bien écrit, et ce, conformément aux règles journalistiques reconnues». «M. Muñoz est le seul responsable des dommages qu'il prétend avoir subis s'il en est», a conclu le magistrat.