Encouragé par la libération sous conditions, mardi, d'un premier présumé terroriste de la «cellule d'Ottawa», l'avocat du Montréalais Khurram Sher, Me Anser Farooq, est confiant de voir son client connaître le même sort.

«Je crois que les arguments contre mon client ne sont pas aussi solides. Espérons que la juge de paix regarde le dossier ainsi et approuve un plan de libération conditionnelle qui est adéquat», a estimé Me Farooq, à l'issue des deux jours d'enquête sous caution de son client, au palais de justice d'Ottawa.

Arrêté à la fin d'août, en même temps que Misbahuddin Ahmed, 26 ans, et Hiva Alizadeh, 30 ans, M. Sher, un médecin pathologiste qui venait de déménager à London, en Ontario, est accusé d'avoir conspiré pour faciliter un acte terroriste. Ses coaccusés de complot sont aussi accusés de possession de matériel explosif dans l'intention de causer des dommages.

Père de trois enfants, il a grandi à Montréal et s'était fait remarquer au cours des auditions de la sixième saison de Canadian Idol, en 2008, où il avait fait le pitre, vêtu d'un habit traditionnel pachtoune, dansant sur une chanson d'Avril Lavigne.

Après avoir entendu les arguments des deux parties, la juge de paix Louisette Girault - la même que dans le cas de M. Ahmed - a mis la cause en délibéré et doit rendre sa décision le 13 octobre. Mardi, elle a estimé que Misbahuddin Ahmed ne représentait ni un danger pour la société ni un risque de fuite. Il doit toutefois respecter de strictes conditions de libération. Il lui est notamment interdit de quitter sans escorte la résidence de ses beaux-parents, qui habitent un petit village de la Montérégie.

L'avocat de M. Sher a estimé hier que son client avait conservé son sens de l'humour malgré les événements. Me Farooq est un avocat de la région de Toronto, connu pour avoir défendu plusieurs des présumés terroristes du groupe baptisé «Toronto 18».

Tous les détails de la preuve, entendus en cour, sont protégés par un interdit de publication.