Le colonel Russell Williams, ancien commandant de la base militaire de Trenton, en Ontario, subira son procès pour les accusations de meurtres, agressions sexuelles et introductions par infraction qui pèsent sur lui.

Williams a renoncé jeudi à son droit à une enquête préliminaire, qui a normalement lieu afin de déterminer si les preuves sont suffisantes pour intenter un procès. Il reviendra devant le tribunal le 7 octobre prochain en Cour supérieure de l'Ontario.

Le colonel a comparu jeudi, via vidéo, devant un tribunal de Belleville, en Ontario. L'homme est accusé du meurtre prémédité de deux femmes, d'agressions sexuelles, et de 82 autres crimes reliés à des introductions par effraction.

La Couronne a apporté des modifications mineures à six chefs d'accusation, y compris en changeant un chef d'accusation de tentative d'introduction par effraction en un chef d'introduction par effraction.

Le colonel Williams était une étoile montante des Forces armées avant d'être accusé des meurtres de Jessica Lloyd, âgée de 27 ans, et de la caporale Marie-France Comeau, âgée de 37 ans.

Le corps de la première victime a été découvert le 8 février dernier à Tweed, en Ontario, deux semaines après qu'elle ne se soit pas présentée à son travail.

Le frère de Mme Lloyd, Andy Lloyd, s'est montré satisfait que le dossier avance, après des mois de brèves comparutions par vidéoconférence. «J'ai le sentiment que du bon sortira de cette histoire», a-t-il dit.

Marie-France Comeau, quant à elle, a été retrouvée morte à son domicile de Brighton, en Ontario, en novembre dernier. Elle était agente de bord à la base de Trenton et travaillait à bord des mêmes vols «VIP» pilotés par Williams durant la majeure partie des années 1990. Ces vols transportaient le gouverneur général, le premier ministre et d'autres dignitaires au Canada et à l'étranger.

Des documents de la cour indiquent que Williams est soupçonné d'avoir vandalisé la maison de Marie-France Comeau quelque 10 jours avant que son cadavre ne soit découvert, le 25 novembre dernier.

Williams est également soupçonné d'avoir cambriolé les domiciles d'au moins deux autres de ses présumées victimes d'agression sexuelle au mois de septembre dernier.

De plus, Williams et sa femme, Mary-Elizabeth Harriman, font face à une poursuite de 2,45 millions de dollars intentée par l'une des présumées victimes d'agression sexuelle de Williams, uniquement identifiée sous le pseudonyme de «Jane Doe».

Mme Harriman, qui n'a pas fait de déclaration publique depuis que les accusations ont été portées contre son conjoint, a indiqué être dévastée dans une déclaration sous serment jointe à son témoignage.

Ces allégations n'ont pas été prouvées en cour et Williams n'a pas encore fourni une défense dans cette affaire.