Le gouvernement canadien a vivement déploré mardi la condamnation en Syrie du militant des droits de l'homme Haytham al-Maleh à trois ans de prison «pour diffusion de nouvelles fausses ou exagérées» et demandé sa libération immédiate.

«Le Canada déplore vivement l'emprisonnement par la Syrie de M. al-Maleh pour avoir exercé son droit de s'exprimer pacifiquement et librement. Cette peine est particulièrement sévère compte tenu de l'âge de M. al-Maleh et de sa santé fragile», a déclaré dans un communiqué le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon.

Arrêté le 14 octobre dernier, M. al-Maleh, 79 ans, a été condamné dimanche par un tribunal militaire de Damas pour «diffusion de nouvelles fausses ou exagérées susceptibles de porter atteinte au moral de la nation syrienne», a indiqué M. Cannon.

«Le Canada exhorte la Syrie à libérer immédiatement M. al-Maleh pour des raisons d'ordre humanitaire», a dit le ministre.

Cet avocat avait été emprisonné de 1980 à 1986, avec un grand nombre de syndicalistes, de militants et d'opposants politiques, pour avoir réclamé des réformes constitutionnelles.

Il collabore depuis 1989 avec Amnesty International et a contribué en 2001 à la création de l'Association des droits de l'homme en Syrie (ADHS). Mais les activités de cette ONG sont gelées depuis plus de trois ans.

La semaine dernière, M. Cannon avait déjà fait part de son inquiétude au sujet «d'une série de détentions arbitraires et de condamnations injustes en Syrie» visant notamment Me al-Maleh, ainsi que deux autres défenseurs des droits de l'homme, Muhannad al-Hassani et Ali al-Abdallah.