Québec vient de lancer une ligne téléphonique de référence pour venir en aide et mieux orienter les victimes d'agression sexuelle, dans toutes les régions.

La ligne sans frais sera accessible 24 heures sur 24, sept jours sur sept et offrira un service bilingue. Le service est confidentiel.

Les femmes, les enfants et les hommes pourront y avoir accès à de l'écoute et être référé vers une ressource appropriée à leurs besoins et dans leur région.

Il s'agira d'un numéro de téléphone unique pour toutes les régions du Québec, soit le 1-888-933-9007 ou, à Montréal, le 514-933-9007.

L'annonce en a été faite vendredi, à Montréal, par les ministres de la Justice, Kathleen Weil, et de la Condition féminine, Christine St-Pierre.

«Les personnes ne savent pas vers quelle ressource aller. Elles sont dans une situation d'urgence; elles sont dans une situation très vulnérable; elles savent qu'il y a une ligne, qu'elles peuvent appeler la ligne et que tout de suite cette personne va être à l'écoute, va les écouter, va les entendre et elles pourront leur expliquer ce qui s'est passé et ensuite les référer au service approprié», a résumé la ministre Weil.

Le ministère de la Justice défraiera le coût de cette ligne d'écoute et de référence pour une durée de cinq ans, après quoi le projet sera évalué, a précisé la ministre Weil.

«Il y a des personnes qui portent ce fardeau-là pendant des années et des années», a affirmé la ministre St-Pierre.

«L'agresseur n'est peut-être même plus de ce monde. Ce qu'on veut, c'est un numéro de téléphone. On va être capable de rejoindre encore plus (de gens). Le geste de prendre le téléphone et de composer le numéro de téléphone, c'est ça qu'on veut, c'est ça qu'on recherche.»

Les personnes qui seront à l'écoute suivront une formation intensive d'une durée de 10 jours. Elles ne seront pas bénévoles. Et elles ne seront pas nécessairement détentrices d'un diplôme dans ce domaine, a expliqué Mme Deborah-Ann Trent, directrice du Centre pour les victimes d'agression sexuelle de Montréal, qui offre ce service.

«Dès aujourd'hui, les gens sont prêts à répondre», a précisé Mme Trent.

La ligne d'écoute et de référence a aussi sa porte-parole, la chanteuse Marie-Chantal Toupin, elle-même victime d'agression sexuelle lorsqu'elle avait 20 ans.

«En parler, en fait, juste parler de ce qui nous est arrivé, c'est déjà 70 pour cent du cas réglé. Le 30 pour cent reste les mesures à prendre, «où est-ce que je vais? Est-ce que j'y vais?» Ca reste encore un sujet tabou», a opiné Mme Toupin.