Alan Frederick James jure qu'il n'a jamais rien fait de déplacé avec les trois fillettes qui l'accusent de s'être livré à des gestes sexuels avec elles, dans sa garderie de Côte-des-Neiges.

«Non. Ce n'est jamais arrivé», a répété l'homme de 55 ans, alors qu'il témoignait dans le cadre de son procès, jeudi matin, devant le juge Jean-Pierre Bonin. Il est accusé d'attouchements sexuels à l'endroit des trois enfants et d'incitation à des contacts sexuels. Les victimes alléguées, d'origine asiatique, avaient entre 2 et 5 ans au moment des faits qu'on lui reproche. Principalement, il s'agit de touchers aux parties génitales et de masturbation pendant les siestes. Le dernier incident serait survenu dans son véhicule, un samedi de mars 2007, alors qu'une des petites se faisait garder et qu'il se trouvait seul avec elle. C'est d'ailleurs cet incident qui a engendré une plainte à la police et qui a entraîné la fermeture immédiate de la garderie Funtime Home Daycare.D'ingénieur à gardien

Celui qui se faisait appeler «Daddy Alan» par les enfants a un gabarit imposant, le crâne rasé, et s'exprime avec un fort accent d'Angleterre, d'où il est originaire. Selon son récit, il fréquentait une femme en Angleterre, mais il a découvert que celle-ci était mariée. La femme lui a alors donné les coordonnées d'une cousine, qui demeurait à Montréal. Il a vendu sa maison en Angleterre et est venu rejoindre cette femme d'origine asiatique, Catalina, en 2003. En arrivant au Québec, il a acheté un triplex dans Côte-des-Neiges et a ouvert une garderie pour Catalina. Il a rénové le triplex puis, comme il ne pouvait pas trouver de travail comme ingénieur - «parce que je ne parle pas français», a-t-il expliqué -, il est devenu assistant de sa conjointe à la garderie. Cette garderie en milieu familial, subventionnée par le gouvernement et chapeautée par les centres de la petite enfance, accueillait en général neuf enfants, dont des bébés.

Questionné sur les propos des fillettes à son endroit, Alan Frederick James pense que les petites ont peut-être mal interprété des gestes de sa conjointe. Une explication qui ne tient pas la route aux yeux de la procureure de la Couronne, Anne Gauvin. Les plaidoiries ont été reportées à jeudi prochain.