La comparution à Ottawa de Hassan Diab dont la France demande l'extradition s'est terminée vendredi par un ajournement.

Un juge de la cour supérieure de l'Ontario entendra jeudi prochain les arguments de l'avocat de M. Diab pour la remise en liberté de celui-ci en attendant la fin des procédures d'extradition.Un interdit de publication a été imposé dans cette affaire, ce vendredi, à la demande conjointe de la couronne et de la défense. Et la veille, un juge a accepté de mettre le dossier sous scellés, le rendant inaccessible aux journalistes.

On sait cependant et on peut rapporter que la France accuse M. Diab, entre autres, de meurtres et de tentatives de meurtres.

L'affaire remonterait à octobre 1980. Un attentat à Paris aux abords d'une synagogue avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés. Les policiers auraient retrouvé le nom de M. Diab dans une liste des membres du commando du Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS) auquel on reproche cet attentat. Cette liste aurait été fournie par l'Allemagne.

L'avocat de M. Diab affirme que la justice française se trompe en s'en prenant à son client. Avant d'entrer au Palais de justice à Ottawa, ce vendredi après-midi, Me René Duval a lancé que «ce ne serait pas la première fois dans l'histoire de la justice qu'il y aurait une erreur sur la personne».

M. Diab enseigne la sociologie à l'Université d'Ottawa. Il est d'origine palestinienne et a la double citoyenneté libanaise et canadienne. Il a 54 ans. Il a été arrêté jeudi, à Gatineau par la GRC.

Des médias français rapportaient, vendredi, que des juges français seraient au Canada pour interroger M. Diab. Me Duval affirme que si cela a été fait, «on a violé tous les droits», puisqu'il n'en a pas été avisé et qu'il n'était présent à aucun interrogatoire.