Nouvelle accusation contre le sympathisant djihadiste Ismael Habib: le Québécois de 28 ans a comparu aujourd'hui à Montréal où il a été accusé d'avoir fait une déclaration fausse ou trompeuse en vue d'obtenir un passeport.

La GRC souhaite aussi lui imposer des conditions pour le garder sous surveillance, comme elle l'a fait avec deux autres Montréalais, Merouane Ghalmi et Daniel Minta Darko, parce qu'elle craint qu'il commette un acte terroriste.

L'homme sera de retour demain devant le tribunal. La couronne fédérale s'oppose à sa remise en liberté.

Ismael Habib, fils d'un père afghan et d'une mère québécoise, est déjà accusé dans une affaire de violence conjugale et de possession d'une pièce d'identité appartenant à un tiers à Gatineau.

C'est cette histoire qui a révélé au grand jour ses penchants radicaux et son désir d'aller faire le djihad. Il aurait notamment menacé de faire exploser la voiture de sa victime.

Selon ce que cette dernière a déclaré aux policiers de Gatineau, Habib regardait des vidéos d'exécution du groupe armé État islamique.

Mais surtout, le jeune homme a une femme, Romaissa Hammouya, elle aussi montréalaise, et deux jeunes enfants nés au Canada qui se trouveraient selon toute vraisemblance en Syrie. Un policier a déposé devant le tribunal une photo qui montre ce qu'il croit être Mme Hammouya vêtue d'un voile intégral et tenant une kalachnikov. Sa fille de moins de 5 ans a elle aussi le visage couvert.

Hier, le père du jeune homme originaire de Montréal a raconté à La Presse que son fils s'est rendu en Turquie autour de l'année 2012, où, comme le Merouane Ghalmi à peu près à la même époque, il aurait été arrêté et renvoyé au Canada. La GRC aurait depuis saisi son passeport par crainte qu'il ne gagne la Syrie.

Il y a quelques années, M. Habib père aurait reçu la visite des autorités. On s'inquiétait, selon lui, sur le rôle réel d'un organisme de bienfaisance piloté par Ismael et Romaissa qui affirmaient «ramasser de l'argent pour des enfants en Afghanistan».

M. Habib peine à croire que son fils avait vraiment l'intention d'aller faire le djihad. «Je sais qu'il voulait quitter le pays, mais je crois que c'était pour aller vivre dans un pays musulman», dit l'homme, qui affirme avoir tenté de l'en dissuader.