Dans l'affaire des deux étudiants du collège de Maisonneuve accusés de terrorisme, la poursuite a terminé de divulguer à ses adversaires de la défense la preuve qu'elle détient contre le jeune couple.

La procureure de la Couronne fédérale Marie-Ève Moore a fait cette annonce lors d'une brève audience plutôt technique ce lundi matin au palais de justice de Montréal. La preuve présentée a été frappée d'une ordonnance de non-publication.

El Mahdi Jamali, 18 ans, et Sabrine Djermane, 19 ans, étaient absents ce matin, leur présence au tribunal n'étant pas requise à ce stade-ci des procédures.

De son côté, l'avocat de Mme Djermane, Me Charles Benmouyal, a préféré ne pas commenter l'état d'esprit de sa cliente détenue jusqu'à la fin du processus judiciaire.  «On entend aller jusqu'au fond des choses [...] ma cliente a l'intention de présenter une défense lorsque le temps sera venu», a-t-il dit, questionné par les médias présents. 

Le jeune couple devra toutefois être présent à la prochaine audience fixée au 15 septembre. À cette date, les avocats des deux parties doivent revenir devant un juge pour préparer la tenue de l'enquête préliminaire. La poursuite et la défense annonceront notamment le nombre de témoins qu'elles comptent faire entendre. 

Les deux accusés avaient plaidé non coupables, le 20 avril, aux accusations d'avoir tenté de quitter le Canada en vue de commettre un acte terroriste à l'étranger, de possession d'une substance explosive dans un but criminel, d'avoir facilité un acte terroriste, et d'avoir commis un acte au profit ou sous la direction d'un groupe terroriste.

Les deux jeunes avaient été arrêtés le 14 avril par la Gendarmerie royale du Canada (GRC), «par mesure préventive». Les autorités craignaient qu'ils ne commettent un crime de nature terroriste.

La Couronne avait finalement décidé, six jours plus tard, de porter quatre accusations criminelles contre les deux étudiants. S'ils sont jugés coupables, ils risquent la prison à vie.

Le 16 juin dernier, le juge Robert Sansfaçon avait refusé de libérer sous caution les deux suspects.

La Couronne s'était opposée à leur libération en attendant leur procès, estimant qu'ils risquaient de s'enfuir et qu'ils représentaient un danger pour le public. Le couple restera donc derrière les barreaux jusqu'à la fin du processus judiciaire.

- Avec la Presse Canadienne