Pour la deuxième fois en moins d'un mois, l'ancien Hells Angel Nomad et bras droit de Maurice Boucher, Normand Robitaille, s'est présenté devant les commissaires aux libérations conditionnelles pour demander de poursuivre ses études à l'université en janvier.

Robitaille purge depuis 2003 une peine de 17 ans de prison pour complot de meurtre, trafic de stupéfiants et gangstérisme.

Le 26 novembre dernier, les commissaires ont refusé sa demande d'aller en maison de transition. Ce refus fait en sorte que le facteur de risque de Robitaille doit être réévalué. C'est la raison pour laquelle il s'est de nouveau présenté devant la commission hier.

Depuis l'été dernier, Robitaille fait seul, sans escorte, cinq heures de transport en commun par jour, à raison de trois jours par semaine, entre son pénitencier et HEC Montréal, pour obtenir un certificat. Bien qu'il bénéficie déjà de ses sorties et qu'elles se soient déroulées sans problème jusqu'à maintenant, les commissaires Steven Dubreuil et Suzanne Chartrand ont été loin d'être conciliants, allant jusqu'à mettre en doute la pertinence pour le détenu d'obtenir un autre diplôme, et lui demander comment il meublait les heures qu'il passait à l'université en dehors des salles de cours et s'il était surveillé lorsqu'il se rendait à la bibliothèque.

Le détenu s'absente du pénitencier durant 12 heures les jours d'école. Pour le prochain trimestre, il prévoit se rendre à l'université trois jours par semaine, les deux premiers pour suivre des cours et le troisième pour étudier. «Je ne peux pas étudier au pénitencier, je n'ai pas d'ordinateur. Le troisième jour sera pour aller à la bibliothèque, pour les rencontres avec les stagiaires et les travaux d'équipe. Il y a également des rendez-vous sur Skype», a expliqué Normand Robitaille.

Robitaille, qui s'est exprimé avec clarté dans un français parfois châtié, a rarement autant échangé avec les commissaires. Ces derniers ont mis le dossier en délibéré et devraient rendre leur décision ce matin.