Si les policiers, au cours de leur formation, apprennent l'art de l'obtention et d'exécution d'un mandat de perquisition ou de surveillance à l'égard d'avocats ou de juges (que l'on soupçonnerait notamment d'actes criminels), on ne leur enseigne pas, selon toute vraisemblance, l'art d'un mandat de surveillance ou d'écoute à l'égard de journalistes.

C'est ce qu'a expliqué Paulin Bureau, directeur du perfectionnement policier à l'École nationale de police du Québec qui était entendu ce matin à la Commission sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques.  

À sa connaissance, a-t-il dit, les policiers, dans leur formation, ne sont pas formés à l'obtention ou l'exécution de surveillance de journalistes.

De la même façon, les policiers ne sont pas exposés à la question de la confidentialité de sources journalistiques pendant leurs études à l'École nationale de police du Québec.

Interrogée à son tour, Mme Helen Dion, directrice du Service de police de Repentigny et présidente de l'Association des directeurs de police du Québec, a fait valoir pour sa part que les policiers peuvent parfois parler à des journalistes en toute légitimité.

Elle a assuré que si des policiers se plaignaient à des journalistes de décisions budgétaires qu'elle aurait prises, elle n'y verrait aucun inconvénient.

Par contre, pour tout ce qui a trait aux enquêtes policières, à la vie privée des citoyens ou aux informations privilégiées auxquels ils ont accès dans des banques de données, les policiers sont tenus de respecter parfaitement leur serment de discrétion, a dit Mme Dion.