Au terme d'une audience qui s'est étirée jusqu'à 17h30, le juge de la Cour supérieure Robert Mongeon a indiqué qu'il prenait la demande d'injonction de l'UQAM en délibéré, et qu'il rendrait sa décision aussi rapidement que possible.

L'UQAM demande une injonction pour empêcher que les étudiants des associations qui ont voté pour la grève bloquent l'accès à l'établissement par de l'intimidation et même la force, comme cela s'est vu lundi.

Me Chantal Châtelain, qui représente l'UQAM, a fait valoir qu'il s'agit d'une question de sécurité pour les étudiants et les employés. Elle a indiqué que des chaînes avaient été installées sur certaines portes, empêchant les gens de sortir ou d'entrer dans l'établissement. Une employée a été bousculée et est tombée au sol. Des étudiants ont été frappés au visage, d'autres ont été roués de coups... En une semaine, il y a eu une escalade phénoménale de la violence, a fait valoir Me Châtelain. 

Me Giuseppe Sciortino, qui représente les associations étudiantes de l'UQAM, soutient pour sa part que l'injonction n'a pas sa raison d'être. Selon lui, l'UQAM aurait dû suspendre les cours après le vote de grève. «En ne le faisant pas, elle arrive avec les mains sales.»

Pour le juge Robert Mongeon, la grande question est celle-ci: est-ce que les étudiants ont le droit de fermer une université? D'autant plus que les étudiants n'ont pas de litige avec l'université, et que celle-ci ne peut leur accorder ce qu'ils demandent. Ils font la grève contre l'austérité, le recul des conditions de travail dans le secteur public et parapublic, les hydrocarbures...

En suivant cette logique, le juge s'est demandé si les étudiants pourraient aller fermer un hôpital, s'ils trouvent que les soins en santé ne sont pas bons.

Il est à noter que le droit de grève des étudiants n'est pas contesté.