Le maire de Val-d'Or, Pierre Corbeil, a déclaré vendredi qu'il ne fallait pas se laisser abattre « devant l'adversité et la déception » causée par la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de ne pas porter d'accusations contre les six policiers visés par des plaintes de violence et d'agressions sexuelles dont affirment avoir été victimes une quarantaine de femmes autochtones.

Le DPCP confirmera vendredi après-midi sa décision de ne pas déposer d'accusations dans ce dossier, et le maire de Val-d'Or a participé à une séance d'information à ce sujet en avant-midi.

M. Corbeil a tenu à rappeler de nouveau sa demande d'enquête indépendante pour examiner les dimensions sous-jacentes de la discrimination et du racisme dans ce dossier, une enquête appuyée par le rapport de l'observatrice civile indépendante Fannie Lafontaine, chargée d'examiner le travail du Service de police de la ville de Montréal dans l'enquête sur les allégations. Me Lafontaine relève notamment, dans son rapport, l'existence d'un racisme systémique et de pratiques discriminatoires au sein des forces de l'ordre.

Le maire Corbeil a également dit souhaiter que les autorités compétentes assurent une « aide immédiate et urgente » aux femmes autochtones des milieux urbains et dans les communautés. Il a aussi indiqué que la Ville de Val-d'Or travaillait présentement à élaborer un plan d'action qui sera déposé en décembre prochain afin d'agir sur « ce fléau social » que sont le racisme et la discrimination.

Pierre Corbeil a aussi lancé un appel au calme, félicitant la communauté pour être restée calme dans l'adversité et l'encourageant à demeurer patiente.

Il a également rappelé que personne ne remettait en cause le fait que des événements répréhensibles aient pu survenir à Val-d'Or.

« Les gens du DPCP ont dit : "Il y a des éléments, mais on n'a pas tous les éléments pour faire condamner des individus, alors c'est pour ça qu'on ne peut pas aller (en cour)", et ils ont suggéré d'aller aux tribunaux civils ou en déontologie policière, mais ça, ça ne m'appartient pas. Ça appartient aux personnes qui ont porté plainte. C'est leur démarche, c'est eux autres qui doivent assumer ce fardeau-là. C'est malheureux, notre système fonctionne comme ça, et il faut faire en sorte que dorénavant, il faut mettre les moyens en place pour que ces personnes-là puissent s'engager dans une démarche qui est moins complexe, plus fluide et qui, ma foi, va donner au moins un sentiment que la justice est présente », a-t-il déclaré.