Une femme du Manitoba ayant presque ruiné la carrière d'un athlète professionnel après avoir s'être fait passer pour lui sur Internet a été condamnée à 18 mois de prison.

Shelly Chartier avait plaidé coupable en août à sept chefs d'accusation pour fraude et d'autres infractions, en lien avec une arnaque dans le cadre de laquelle l'athlète s'est retrouvé mêlé à une enquête pour possession de matériel pornographique juvénile et a vu sa maison être perquisitionnée en 2012.

Dans sa décision rendue mercredi, le juge Ryan Rolston a déclaré que la femme de 32 ans avait utilisé ses victimes comme autant d'acteurs de son monde imaginaire.

Il a rappelé que la contrevenante avait trompé sa proie afin de l'attirer dans le piège qu'elle lui avait tendu, un comportement témoignant de sa profonde compréhension de la nature humaine qui lui a permis, en dépit de son éducation limitée, de manipuler les gens de manière très efficace.

Le magistrat a également écrit qu'une peine d'emprisonnement avec sursis n'était pas une conséquence suffisamment sévère pour Mme Chartier en raison de l'existence recluse qu'elle menait déjà.

M. Rolston a décrit la trentenaire comme une ermite ayant quitté l'école après avoir complété sa sixième année parce qu'elle avait été poignardée dans le dos à l'aide d'un crayon. Il a indiqué que la femme ne quittait jamais sa maison et que le seul événement social auquel elle avait participé dans sa vie était le mariage de son oncle lorsqu'elle avait huit ans.

Après avoir créé un faux compte Facebook sous le nom de l'athlète, Shelly Chartier a reçu un message d'une adolescente de Californie qui se disait amoureuse du joueur. La jeune fille de 17 ans a fini par envoyer des photos d'elle nue.

En utilisant d'autres faux comptes, Mme Chartier a arrangé une rencontre entre l'adolescente et l'athlète à la résidence de ce dernier. Puis, elle a prétendu être la mère de la jeune fille et a menacé le joueur de tout révéler aux autorités si celui-ci ne lui achetait pas ce qu'elle voulait sur les sites de Victoria's Secret et Amazon.

L'athlète a demandé à son avocat de verser 3000 $ à la femme afin de protéger sa carrière. L'une des victimes a aussi donné 2000 $ à la contrevenante après qu'elle eut prétendu avoir perdu tous ses vêtements dans un incendie. Une autre lui a acheté un chiot et était sur le point de lui offrir une voiture.

Après que l'adolescente californienne eut déposé une plainte auprès de la police, la maison du joueur a fait l'objet d'une perquisition. Il a ensuite été abandonné par son équipe, ses commanditaires et les oeuvres de bienfaisance avec lesquelles il collaborait.

Une ordonnance de non-publication interdit de révéler l'identité des victimes dans cette affaire.