Le Dr Stephen Daniel Harrison, 50 ans, est radié pour un an pour avoir posé des gestes disgracieux à l'endroit d'une étudiante en médecine qu'il supervisait. Dans une décision publiée ce matin, le Conseil de discipline du Collège des médecins reconnaît que sa décision est « sévère », mais précise que « cette dernière tient compte de la tolérance zéro pour le genre d'infraction ».

Le 14 avril 2010, une étudiante de première année de médecine de l'Université McGill, aujourd'hui âgée de 24 ans, a passé une partie de la soirée avec le Dr Harrison pour rencontrer des patients à l'hôpital St. Mary's à Montréal. Durant la soirée, elle aurait eu une longue discussion avec le Dr Harrison pendant laquelle ce dernier lui aurait parlé de la vie, mais aurait aussi tenu des propos à caractère sexuel.

Un peu plus tard, le médecin aurait conduit l'étudiante dans un coin à l'écart et lui aurait demandé si elle voulait voir son pénis rasé. La jeune femme a essayé de le raisonner, sans succès. Elle affirme avoir cédé à sa demande «de peur de représailles et des conséquences éventuelles en raison du fait qu'il était en autorité comme superviseur», peut-on lire dans le jugement.

Le Dr Harrison aurait ensuite baissé son pantalon et lui aurait demandé de le toucher. L'étudiante aurait refusé et tenté à nouveau de le raisonner pendant qu'il lui caressait la poitrine et les fesses.

Dans les jours suivants, le Dr Harrisson a envoyé un courriel à l'étudiante disant avoir été agréablement surpris par son «ouverture d'esprit». Le médecin a toujours nié avoir envoyé ce courriel, ce que le Conseil de discipline ne croit aucunement.

Le Dr Harrison a plaidé coupable au chef d'accusation qui pesait contre lui, soit celui d'avoir fait défaut d'avoir une conduite irréprochable avec l'étudiante en tenant des propos à caractère sexuel et en s'adonnant à des gestes sexuels.

Le médecin a reconnu avoir fait preuve « de mauvais jugement » et dit avoir « mal interprété les intentions » de l'étudiante. Il affirme avoir accepté les conséquences de ses gestes sur son épouse et ses cinq enfants, âgés de 4 à 10 ans et demi.

Le Dr Harrison a aujourd'hui quitté l'hôpital St. Mary's. Il travaille dans des centres d'hébergement et de soins de longue durée et agit comme directeur médical pour les ambulanciers de Kahnawake. Il pratique également seul dans une clinique de St-Lazare. Il affirme toutefois que sa femme, infirmière, est toujours présente et l'assiste pour les examens mammaires.

Le conseil de discipline estime toutefois que le fait qu'il pratique avec sa femme n'est pas une situation suffisante pour montrer que le public est bien protégé.

Le Conseil estime que le Dr Harrison, dans sa défense, « a tenté par tous les moyens de se servir de facteurs atténuants qui n'en sont pas». «L'intimé s'est contenté de venir s'excuser et expliquer qu'il ne poserait plus ce genre de geste, ce qui en l'espèce est nettement insuffisant ». Le Conseil déplore aussi que trois ans se soient écoulés entre les faits reprochés et le moment le Dr Harrison a consulté un psychiatre pour obtenir de l'aide. Une période de radiation d'un an a donc été imposée. L'avocat du Dr Harrison réclamait plutôt un mois de suspension.