(New Delhi) Un agriculteur indien, vedette des réseaux sociaux en raison de sa relation hors normes avec une grue Antigone, un grand oiseau sauvage, appelle les autorités chargées de la faune sauvage à libérer son « ami » à plumes, qu’elles ont capturé et encagé dans un zoo.

Après six semaines de bons soins prodigués par M. Arif, l’oiseau rétabli de sa blessure avait été relâché dans la nature par son bienfaiteur.  

Mais contre toute attente, la grue restait près de sa maison située à Amethi, dans l’État de l’Uttar Pradesh et suivait son bon samaritain lors de ses déplacements à moto.  

« L’oiseau restait avec les siens pendant la journée et revenait le soir. Ou bien l’après-midi, lorsqu’il avait faim, il venait attendre à notre porte », a raconté M. Arif.  

L’oiseau lui mangeait même dans la main, dit-il.

La grue Antigone, au cou cramoisi, est l’oiseau volant le plus grand au monde. Il peut mesurer jusqu’à 1 m 80 de haut.  

Des vidéos de l’oiseau aux côtés de son protecteur témoignant de leur exceptionnelle relation sont devenues virales sur les réseaux sociaux et bien vite le compte Instagram de M. Arif a gagné près de 300 000 abonnés.  

Mais fin mars, les autorités chargées de la faune sauvage ont abruptement mis un terme à ce lien hors norme et capturé l’oiseau pour le placer en quarantaine, prévoyant de le relâcher dans un sanctuaire d’oiseaux sauvages.  

Vivant dans les zones humides, la grue Antigone est classée parmi les espèces vulnérables sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature).  

Selon le Fonds mondial pour la nature, il reste moins de 20 000 individus en Inde.

Aujourd’hui, l’étonnante grue se trouve dans une petite cage d’un zoo à Kanpur, à plus de quatre heures de route de M. Arif qui exhorte les autorités de libérer son « ami ».  

Mardi, il est enfin allé rendre visite à l’oiseau qui n’a pas caché sa joie, avec des battements d’ailes et de grands sauts, lors de leurs retrouvailles filmées et mises en ligne.  

« L’oiseau a tout de suite reconnu ma voix. Il s’est retourné, m’a regardé, il mourait d’envie de venir à ma rencontre », raconte M. Arif, « il m’a semblé en détresse, il s’attendait peut-être à ce que je le sorte de sa prison ».  

Plus de 3000 personnes ont signé une pétition en ligne réclamant la libération du volatile.  

« La grue n’a commis aucun crime. Être ami avec des humains est-il un crime ? Pourquoi punir l’oiseau sans raison ? », peut-on lire dans le texte accompagnant la pétition.  

En attendant, M. Arif en est convaincu : « dès qu’ils le relâcheront, il reviendra vers moi ».