(Pékin) Un éléphant faisant partie du troupeau dont la pérégrination tient en haleine la Chine s’est grièvement blessé à la patte mais des vétérinaires ont pu le soigner, a rapporté mardi la télévision publique.

Le troupeau d’une quinzaine d’animaux a quitté de manière tout à fait inhabituelle sa réserve naturelle dans le sud-ouest du pays et parcourt depuis plusieurs mois le Yunnan, province frontalière du Laos et de la Birmanie.

Ce périple peu commun passionne les Chinois, si bien que la télévision nationale CCTV retransmet en direct sur l’internet les moindres faits et gestes des éléphants.  

Des drones et des agents surveillent par ailleurs en permanence le troupeau afin d’évacuer les populations sur leur passage et de limiter les dégâts qui se chiffrent déjà à plus d’un million d’euros (1,5 million de dollars canadiens).

Samedi, des villageois ont signalé la présence d’un éléphanteau visiblement blessé à la patte qui errait seul dans une plantation de thé.  

L’animal de 180 kilos, né au cours de la pérégrination, avait été abandonné par ses compères, selon CCTV.

Sur des images, une dizaine de sauveteurs sont vus autour de l’animal, agité et qui tente de se débattre. Il est ensuite chargé dans une camionnette pour être évacué vers un centre vétérinaire.

La blessure de l’éléphant aurait pu être mortelle si elle n’avait pas été soignée à temps, a indiqué la chaîne.

« On lui a donné des anti-bactériens et des anti-inflammatoires car sa blessure est encore assez grave », a expliqué à la chaîne Bao Mingwei, du centre des éléphants d’Asie.

Le mammifère « s’est probablement piqué avec des épines de rotin et la blessure s’est infectée », a jugé M. Bao.

Les éléphants sauvages sont protégés en Chine, avec une population évaluée à 300 têtes, contre moins de 200 dans les années 1980. Ils vivent exclusivement dans la région touristique et tropicale du Xishuangbanna.

Les zoologues ignorent toujours pourquoi le troupeau d’éléphants a quitté sa vaste réserve au climat tropical.

Mais leur périple a permis de sensibiliser le grand public à la perte de leur habitat et aux défis de leur survie, dans un des rares endroits au monde où le nombre de spécimens sauvages est en augmentation.