La population canine a monté en flèche dans la métropole depuis le début de la pandémie, et cela a une incidence directe sur le nombre de morsures déclarées, qui a dépassé 300 en 2022.

Le nombre de chiens a augmenté de 37 % depuis 2017 pour atteindre 158 000, selon un sondage réalisé par la Ville de Montréal en décembre 2021.

Les chats ne sont pas en reste : ils sont 53 % plus nombreux, soit 353 000.

Près de 50 % des ménages montréalais auraient au moins un animal de compagnie, et 110 000 ménages auraient acquis un chien ou un chat depuis le début de la pandémie, indiquent les données municipales.

Selon la Ville, c’est cette hausse, combinée aux périodes de confinement, qui explique qu’il y ait plus d’animaux dangereux : depuis le début de 2022, 301 morsures ont été déclarées aux autorités, comparativement à 263 pour toute l’année 2021, et 189 chiens au comportement agressif ont été dénoncés, comparativement à 152 en 2021.

Morsures de chiens déclarées à Montréal

2022 (au 8 décembre) : 301

2021 : 263

2020 : 228

2019 : 251

Source : Ville de Montréal

« Le confinement a fait en sorte que les gardiens, comme leur chien respectif, ont peu socialisé au cours de cette période. Plusieurs ont eu des chiots qui ont peu fréquenté d’autres chiens ou personnes tout au long de leurs premiers mois de vie, et ils se sont retrouvés, pour certains, dans des situations où ils savaient difficilement comment se comporter », indique, dans une réponse envoyée par courriel, le relationniste Gonzalo Nunez.

Euthanasies

Actuellement, 124 Montréalais ont besoin d’un permis de garde spécial pour leurs chiens, parce qu’ils ont été déclarés « potentiellement dangereux ». Les gardiens doivent donc respecter des conditions particulières (dont le port de la muselière-panier et une laisse de 1,25 mètre maximum). Vingt nouveaux chiens ont été déclarés potentiellement dangereux en 2022, comparativement à 27 en 2021 et à 31 en 2020.

La Ville a ordonné l’euthanasie de six chiens dangereux au cours de la dernière année, mais ses données indiquent que deux d’entre eux sont « disparus ».

Un ordre d’euthanasie rendu en 2021 a donné lieu à une contestation judiciaire qui est toujours en cours, ce qui accorde un sursis à l’animal visé.

Dans ce cas, concernant un pitbull ayant attaqué un autre chien, un juge de la Cour supérieure a maintenu l’ordre d’euthanasie dans une décision rendue en juin dernier. La chienne mordeuse, appelée Mira, a infligé des morsures au dos et à la tête d’un autre chien, Watson. Le propriétaire de Watson a également subi des blessures superficielles aux mains en tentant de protéger son chien. Mira n’en était pas à ses premières agressions, indique le jugement.

La gestion des chiens à risque, potentiellement dangereux et pour lesquels un ordre d’euthanasie est donné a coûté 164 800 $ à la Ville en 2021, mais les élus municipaux sont appelés à accorder une somme supplémentaire de 15 000 $ pour la garde de Mira pendant la durée de la contestation judiciaire, selon des documents déposés en vue de la prochaine rencontre du conseil municipal, le 19 décembre.

Ces services coûteront 223 500 $ en 2023. C’est Proanima, un organisme à but non lucratif ayant des installations à Boucherville et à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui s’en charge.

La Patrouille de contrôle animal de Montréal a mené 4997 interventions et distribué 417 constats d’infraction en 2022, comparativement à 554 en 2021, 756 en 2020 et 1060 en 2019.