Montréal offrira cet hiver 1600 places pour loger temporairement les itinérants. Ces ajouts restent insuffisants devant l’ampleur des besoins, déplore le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal.

Le centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal a détaillé mercredi matin son plan de gestion de l’itinérance, couvrant la période allant jusqu’en 2026. Au programme, plus de 150 millions seront investis sur cinq ans pour soutenir les acteurs impliqués dans l’aide aux personnes itinérantes.

Alors que la neige tombe, annonçant le début de la période hivernale, de nouvelles solutions sont présentées par le CIUSSS. Ainsi, 1623 places seront ouvertes dès novembre 2022 et pour toute l’année dans les services d’hébergement d’urgence et les haltes-chaleur. Le plan fixe aussi comme objectif l’intégration de 250 personnes dans des logements d’ici le 31 mars 2022.

Lors du comité exécutif de Montréal, la mairesse Valérie Plante se réjouissait de ces mesures. « Pour nous, c’est une excellente nouvelle. Ça fait des années que les organismes communautaires demandent ça et je suis heureuse que ça ait été entendu. L’idée c’est de pouvoir donner plus de services », a-t-elle déclaré.

Pourtant, le Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) juge ces actions insuffisantes. « On met en lumière les 1600 places, comme si c’était suffisant. Nous, on les connaît ces places, on sait que ces sites sont pleins, la Ville le sait, le CIUSSS le sait », dénonce Annie Sauvage, directrice de l’organisation.

« On veut que la mairesse de Montréal fasse preuve de leadership et aille chercher les pouvoirs nécessaires pour agir sur son territoire et qu’elle arrête d’attendre des réponses du provincial qui ne viennent pas. Il faut arrêter de seulement compter sur le réseau communautaire pour agir », ajoute Annie Sauvage. Du côté de l’hôtel de ville, la mairesse se dit pourtant au cœur de l’action : « L’année dernière, j’ai travaillé avec les organisations communautaires qui sont sur le terrain dans les refuges qui accueillent les personnes en situation d’itinérance pour demander au gouvernement du Québec de sortir de la logique saisonnière. »

Selon le dénombrement des personnes en situation d’itinérance réalisé en 2018, le nombre d’itinérants à Montréal s’élevait à 3149 personnes. Ces chiffres sont aussi contestés par le RAPSIM qui rappelle la diversité des profils et des situations d’itinérance, que le dénombrement ne prendrait pas en compte. Les résultats du plus récent dénombrement, réalisé le mois dernier, doivent être dévoilés prochainement pour faire une mise à jour sur l’état de l’itinérance au Québec.