L’administration Plante veut se donner le droit d’acheter des dizaines de maisons de chambres afin d’en conserver la vocation sociale, selon des documents municipaux.

Les élus de la métropole devront se prononcer cette semaine, à l’occasion de la séance du conseil municipal, sur l’inscription d’un droit de préemption visant 78 de ces bâtiments. Une telle procédure permettrait à la Ville de damer le pion à tout acquéreur si ces immeubles locatifs font l’objet d’une transaction dans la prochaine décennie.

« L’assujettissement de lots au droit de préemption à des fins d’habitation dans des secteurs visés accordera à la Ville une agilité accrue pour intervenir sur le marché et procéder, si opportun, à l’acquisition des immeubles assujettis dans le but de développer ou préserver des logements abordables », écrit la Ville dans les documents remis aux élus.

Il continue : « Il est de plus en plus difficile pour un ménage de trouver un logement locatif abordable. Malgré une augmentation du taux d’inoccupation en 2020, celui-ci demeure très faible pour les logements abordables : sur l’île de Montréal, il était entre 1,0 % et 2,2 % pour les loyers de moins de 1000 $, alors qu’il était de 6,7 % pour les loyers de 1000 $ et plus. »

Les maisons de chambres en question sont situées dans neuf arrondissements, surtout centraux, de Montréal.

Montréal se prépare à prolonger l’Assomption

Par ailleurs, les élus montréalais devront se prononcer sur l’acquisition de deux terrains d’Hydro-Québec dans Hochelaga-Maisonneuve. Ils sont situés tout près du Stade olympique, dans un secteur où les pouvoirs publics veulent prolonger le boulevard de l’Assomption et l’avenue Souligny. L’objectif : améliorer la fluidité du camionnage en provenance du port de Montréal.

L’un de ces terrains accueille le boisé Steinberg, que l’hôtel de ville veut sauvegarder dans l’opération : jusqu’à récemment, Hydro-Québec voulait y installer un poste de transformation électrique. Son achat par la Ville est toutefois conditionnel à l’acquisition — par Hydro-Québec — d’un terrain alternatif dans le même secteur. Facture totale : près de 30 millions.

« Les immeubles [terrains] sont requis pour permettre le prolongement du boulevard de l’Assomption au sud de la rue Hochelaga et pour les fins de réserve foncière », indiquent les fonctionnaires municipaux dans leur description du projet.

La Ville espère que le prolongement des deux artères entraîne une « diminution importante des GES par la réduction des distances parcourues par les camions du Port et l’importante réduction des arrêts-départs des véhicules lourds » et une « diminution des nuisances sonores le long de la rue Notre-Dame ».

Quant au boisé Steinberg, on y voit une occasion d’« ajout d’aménagements paysagers de qualité, d’espaces verts publics, d’un parc linéaire, de plantations ainsi que la mise en valeur des eaux de ruissellement ».