La Ville de Montréal souhaite aller chercher environ 300 millions de plus en diversifiant ses sources de revenus, pour éviter de devoir augmenter les taxes foncières de façon trop drastique.

Quelques exemples de nouvelles sources de revenus envisagées : l’implantation d’une redevance touristique, et l’augmentation des tarifs de stationnement au centre-ville, où l’administration songe à instaurer une zone à faibles émissions de GES.

Actuellement, la taxe foncière représente 63 % des revenus de la Ville, qui souhaite réduire sa dépendance à cet égard.

« Les villes ont des responsabilités qui sont grandissantes, mais les sources de revenus sont limitées. La taxe foncière ne suffit plus, il faut qu’on aille plus loin. À Montréal comme dans les autres villes du Québec, on n’a pas le choix de trouver de nouvelles sources de revenus pour faire face à ces nouvelles responsabilités », a souligné la mairesse Valérie Plante, lundi en conférence de presse.

« Montréal est dans un contexte d’équilibre budgétaire qui est quand même fragile », a ajouté la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier. « En plus de devoir jouer notre rôle traditionnel dans l’offre de services à la propriété, comme le déneigement, les poubelles, l’entretien du domaine public, la Ville de Montréal est de plus en plus appelée à assumer des dépenses et responsabilités qui découlent de notre statut de métropole, comme l’habitation, le développement communautaire et la lutte à l’itinérance. »

Valérie Plante a donc annoncé le lancement d’un chantier pour repenser la fiscalité montréalaise, comme elle l’avait évoqué lors du dépôt du dernier budget municipal.

D’abord, en octobre 2022, un Forum sur la fiscalité montréalaise sera organisé avec des partenaires de l’ensemble de l’agglomération pour établir un consensus autour du rôle et des responsabilités de la métropole, de ses limites budgétaires et de l’importance d’une équité fiscale et territoriale.

Ensuite, au printemps 2023, un Sommet sur la fiscalité municipale se tiendra, en rassemblant l’ensemble des partenaires du milieu municipal et des représentants de la société civile. Il aura pour objectif d’identifier des pistes concrètes d’économies des dépenses, des nouvelles sources récurrentes de revenus et des mesures fiscales susceptibles de faire l’objet de négociations lors du renouvellement de l’entente de partenariat financier 2020-2024, conclue entre la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec, qui vient à échéance le 31 décembre 2024.

La Ville de Montréal se dotera également d’un comité d’experts pour l’accompagner tout au long de cette démarche. Ce comité, qui sera nommé d’ici la fin du mois de juin, sera composé d’universitaires, d’acteurs présents sur le terrain et de représentants de la société civile détenant une expertise en matière d’écofiscalité, de financement de grands projets et qui ont une bonne connaissance du milieu municipal.

L’opposition à l’hôtel de ville s’engage à participer à l’exercice, mais déplore qu’il ait fallu cinq ans à l’administration pour présenter ce chantier sur la fiscalité.

« Nous devons trouver collectivement le moyen de mieux financer les infrastructures et les services aux citoyens. Les municipalités sont confrontées à la dépendance des taxes foncières. Par contre, on ne doit pas le faire au détriment du portefeuille des contribuables qui sont pris à la gorge avec l’augmentation du coût de la vie, » a souligné, Aref Salem, chef de l’opposition.

En savoir plus
  • 6,46 milliards
    Dépenses prévues au budget 2022 de la Ville de Montréal
    SOURCE : Ville de Montréal