Tanné de tourner en rond à la recherche d’une place de stationnement ? D’ici deux ou trois ans, Montréal devrait lancer une nouvelle application qui pourrait informer les automobilistes des espaces disponibles.

Avant d’en arriver là, il faudra de nouveaux outils, notamment des capteurs placés dans le sol ou dans les panonceaux indiquant les numéros des places tarifées. Mais l’Agence de mobilité durable, la société paramunicipale qui gère les stationnements sur rue et hors rue de Montréal, a déjà commencé à les implanter à quelques endroits.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Une application de l’Agence de mobilité durable permet déjà de payer les stationnements tarifés sur rue à Montréal.

« On souhaite faire évoluer notre application mobile, qui compte près de 600 000 utilisateurs actifs, pour lui donner beaucoup de fonctionnalités additionnelles, pour que les citoyens aient les bonnes informations pour planifier leurs déplacements », explique Laurent Chevrot, directeur général de l’agence, en entrevue à la suite d’une présentation de son bilan annuel devant le comité exécutif de la Ville de Montréal, mercredi.

L’agence devrait définir d’ici la fin de l’année ce qu’elle souhaite offrir dans sa nouvelle application, puis lancer un appel d’offres en 2023, afin de pouvoir offrir le nouvel outil en 2024, révèle M. Chevrot.

Déjà, les données de paiement donnent certaines informations sur l’occupation des espaces tarifés, mais l’agence souhaite avoir des données encore plus précises.

Choisir les transports en commun

Selon le directeur général, de meilleures informations permettront aux utilisateurs de faire des choix plus éclairés pour leurs déplacements. Ils pourraient décider de prendre le transport collectif si on leur indique que les places de stationnement sont rares dans le secteur où ils doivent se rendre.

« Quand vous cherchez un trajet en transports en commun sur Google Maps, on vous indique combien de temps vous devrez marcher jusqu’à l’arrêt d’autobus, combien de temps vous attendrez l’autobus et combien de temps vous devrez encore marcher jusqu’à votre destination après le trajet, fait remarquer M. Chevrot. Mais quand vous cherchez un trajet en voiture, on ne vous indique pas combien de temps vous devrez tourner en rond pour trouver une place de stationnement et combien de temps vous devrez marcher entre votre stationnement et votre destination. On se retrouve donc à favoriser artificiellement l’auto. »

On peut faciliter beaucoup la vie des Montréalais et favoriser le transfert modal, parce qu’actuellement, les gens font leur choix sans avoir toute la bonne information.

Laurent Chevrot, directeur générale de l’Agence de mobilité durable

En ce qui concerne les places non tarifées sur rue, il pourrait être plus difficile d’avoir des données sur leur occupation. Mais une future application mobile pourrait au moins indiquer à l’automobiliste s’il a le droit de se garer à un certain endroit, puisque la signalisation est parfois difficile à comprendre, reconnaît M. Chevrot.

Autre changement à prévoir dans les prochaines années : les tarifs de stationnement pourraient être modulés selon la demande. Plus il y aura d’automobilistes qui désirent se garer à un certain endroit et à une certaine heure, plus les prix grimperont.

Des projets-pilotes seront mis en place sous peu pour tester ce modèle de tarification.

Pôles de mobilité

L’Agence de mobilité durable a aussi des projets pour les terrains de stationnement municipaux hors rue : elle souhaite en faire de véritables « pôles de mobilité ».

Comment ? En y réservant des espaces pour différents modes de transport, comme les véhicules en libre-service, les BIXI, les vélos, le covoiturage et les taxis.

« Les terrains de stationnement sont de véritables trésors entre les mains de la Ville, dit Laurent Chevrot. Il faut les faire évoluer, en gardant une partie des espaces pour le stationnement, mais en leur donnant aussi une fonction de pôles de mobilité. »

Des agents à trottinettes électriques

Au cours de la belle saison, de plus en plus d’agents de stationnement délaissent la voiture pour faire leurs tournées de distribution de contraventions. Vous les verrez de plus en plus à vélo, sur des vélos à assistance électrique et en trottinettes électriques. L’Agence de mobilité durable a ajouté ces véhicules à son parc dans le but de réduire son empreinte écologique. « Ç’a été très, très bien reçu par nos agents, on a plus de demandes que de véhicules disponibles », indique Laurent Chevrot, directeur général de l’agence. Déjà, l’agence n’achète que des voitures hybrides quand elle doit remplacer d’anciens véhicules, et prévoit sous peu n’acheter que des voitures électriques. « On explore aussi la possibilité d’avoir des véhicules à basse vitesse, de type cart de golf, qui sont très bien adaptés aux opérations de surveillance puisqu’ils permettent de s’arrêter sans bloquer la rue, dit M. Chevrot. Nous sommes en train de regarder avec un fournisseur québécois pour développer un véhicule répondant à nos besoins. »

Revenus de stationnement tarifé sur rue et hors rue à Montréal

  • 2021 : 44,2 millions
  • 2020 : 36,7 millions
  • 2019 : 66,6 millions

Source : Agence de mobilité durable