S’il est élu, le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre promet de dévoiler la liste de ses clients à un conseiller en éthique de la Ville de Montréal, qui pourra identifier les potentiels conflits d’intérêts avec son rôle de maire.

À cinq jours des élections, l’ex-maire a encore été assailli de questions sur ses activités comme consultant, qui lui ont rapporté plusieurs centaines de milliers de dollars entre 2017 et 2021.

M. Coderre refuse de dévoiler la liste complète de ses clients, plaidant qu’il a signé des ententes de confidentialité avec plusieurs d’entre eux.

« Après notre élection, en tant que maire, je vais parler au conseiller en éthique, qui est M. Nadeau. C’est un avocat, alors je vais pouvoir sortir tout le pedigree et on va pouvoir répondre à ses questions », a dit le candidat à la mairie. « Il n’y a pas de cachette. Il y a juste un respect des ententes avec ceux que j’ai conseillé », a-t-il insisté.

Plus tôt cette semaine, lundi, il avait affirmé qu’il dévoilerait ses clients « en temps et lieu ». Il a confirmé avoir gagné « au moins deux fois plus » que le salaire du maire de Montréal (qui était d’environ 198 000 $ en 2020) par année avec son travail de consultant. « J’ai fait pas mal d’argent. J’étais content », a dit Denis Coderre. « Donc, je vous confirme que je ne reviens pas [en politique] pour une question d’argent, je reviens parce que j’aime Montréal. »

Mardi, M. Coderre a comparé sa situation à celle d’un médecin ou d’un avocat qui se présenterait en politique. « Est-ce qu’un avocat va donner tous ses clients ? Pour moi, c’est la même chose », a-t-il dit. « J’ai répondu à toutes les questions », a répété M. Coderre, visiblement excédé par l’insistance des médias.

Plante fait un lien avec la Formule E

En conférence de presse mardi, Valérie Plante, elle, s’en est de nouveau prise au manque de transparence de Denis Coderre.

« En 2017, il refusait de dévoiler le nombre de billets qu’il avait vendus pour la Formule E. Là, on est en 2021 et c’est la même chose », a-t-elle lâché, en faisant un parallèle avec la controverse entourant le Grand prix de Formule E qui avait plombé la campagne de l’ancien maire il y a quatre ans

Rappelons que la course de Formule E avait eu lieu en 2017 dans les rues du centre-ville de Montréal, sous l’impulsion de l’administration de l’ex-maire Denis Coderre, qui a été très critiquée pour cet évènement n’ayant pas obtenu la popularité escomptée. Valérie Plante avait annoncé peu après son arrivée à l’hôtel de ville qu’elle rompait le contrat, qui prévoyait deux autres éditions de la course controversée, en évoquant « un grand fiasco financier ».

Plus généralement, « les Montréalais sont déçus, ils s’attendent à de la transparence », a plaidé Mme Plante. « Ça fait partie de la tradition, qu’on ait travaillé au privé ou non. Bien d’autres candidats qui ont suivi le même chemin que lui ont pourtant dévoilé leurs revenus », a-t-elle encore insisté.