Les employés du cimetière Notre-Dame-des-Neiges ont manifesté, dimanche, pour dénoncer les conséquences des coupes de postes et des horaires réduits sur les familles des défunts.

Sous la pluie battante dimanche matin, des dizaines d’employés s’étaient rassemblés en soutien aux familles qui ne peuvent se rendre au cimetière les dimanches après-midi.

« Ça fait partie du deuil de venir ici. On est là aujourd’hui pour soutenir les familles, parce qu’on vit leur détresse tous les jours. On vit leur rage et on veut qu’elles sachent qu’on est avec elles dans ce processus-là », a indiqué à La Presse le président du syndicat, Patrick Chartrand.

Depuis le début de la pandémie, le cimetière était complètement fermé les dimanches, au détriment des familles qui ne pouvaient rendre visite à leurs défunts proches.

La direction avait justifié sa décision par la nécessité de désinfecter les lieux le dimanche. « Nous devons rétablir les faits en précisant que nous n’avons jamais effectué ce travail durant cette plage de fermeture », a soutenu M. Chartrand.

Devant les demandes des familles, le cimetière a fait marche arrière, a expliqué M. Chartrand. La direction a décidé de leur donner accès de 9 h à 12 h seulement, ce que le syndicat juge insuffisant.

État lamentable

Le syndicat dénonce aussi l’état lamentable de nombreux monuments et le mauvais entretien généralisé du cimetière, qu’il explique par des coupes de postes et d’heures.

« Le site est entretenu de façon exécrable. Ça fait 28 ans que je travaille ici et je n’ai jamais vu le cimetière dans cet état-là », a affirmé M. Chartrand.

« S’il y a donc un responsable de la détérioration de ce magnifique lieu, c’est bien à la Fabrique Notre-Dame que nous devons demander des comptes », a renchéri Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN.

Le syndicat est en négociation depuis le mois de novembre 2019. Le 17 mars dernier, l’employeur a procédé à l’abolition de 26 postes à l’entretien, a indiqué Mme Tavolaro.

Rappelons qu’à la fin du mois de mai dernier, un internaute a diffusé une vidéo prise lorsqu’il visitait la tombe de son grand-père. Un important trou de marmotte se trouvait devant la tombe voisine, et des ossements humains avaient été déterrés.

Des mois plus tard, l’entretien du site laisse toujours à désirer. « Tout est en retard, les trous ne sont pas bouchés, les terrains et les arbres ne sont pas entretenus. Ce qu’on demande, c’est de retourner à la table de négociations et ne pas faire souffrir les familles », a conclu M. Chartrand.