(Québec) Les Mohawks réprouvent le gouvernement Legault dans la controverse du « territoire non cédé » de Montréal.

Ils ont réagi, jeudi, à la sortie du ministre Ian Lafrenière, selon laquelle le club de hockey Canadien « fait erreur » en affirmant désormais que Montréal est un territoire autochtone non cédé.

« Le commentaire dogmatique qui conteste et discrédite notre présence est non seulement insultant, mais est perçu comme une attaque déplacée visant notre existence même », soutient le Conseil mohawk de Kahnawake en visant le gouvernement Legault.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, THE CANADIAN PRESS

Le ministre responsable des Affaires autochtones Ian Lafrenière

Dans un communiqué en anglais, le gouvernement autochtone salue le geste du Canadien, mais se dit dégoûté par la tentative du Québec de politiser un « geste authentique de réconciliation » d’une organisation sportive.

Les commentaires du gouvernement du Québec sont une tentative de « saper la présence » des Mohawks dans le « territoire traditionnel » de la région de Montréal, dénonce le Conseil mohawk.

« Le territoire est un élément essentiel de qui nous sommes », plaide-t-il.

La communauté autochtone exige la fin de ces tactiques dignes des bagarres des « cours d’école ».

Rappelons que le Canadien annonce désormais avant le début des matchs que son organisation reconnaît la Nation mohawk pour son hospitalité sur son territoire traditionnel et non cédé.

« C’est important de reconnaître que les Premières Nations étaient là avant nous et qu’on cohabite ensemble, mais là, on embarque dans un débat d’historiens qui ne s’entendent pas, donc c’était peut-être une erreur », avait dit le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, mercredi.

Particulièrement à Montréal, on ne s’entend pas sur qui était là en premier, a-t-il poursuivi, « et c’est là que ça devient compliqué ».

L’opposition officielle libérale avait salué la décision du Canadien, tandis que le Parti québécois (PQ) s’était positionné contre.

Le chef Paul St-Pierre Plamondon avait dit qu’il fallait laisser ce débat aux historiens, mais avait ajouté que la vérité avait toutefois ses droits : « Si c’est erroné sur le plan historique que d’affirmer que c’est un territoire mohawk non cédé, je regrette, mais la vérité est importante. La rigueur, les faits comptent. »