Des milliers de personnes se sont réunies samedi au parc Maisonneuve, à Montréal, pour manifester contre la vaccination obligatoire chez les travailleurs de la santé et en éducation. Cette marche s’est déroulée alors que la semaine avait été marquée par une hausse du nombre de cas de COVID-19.

« Choix libre et éclairé », pouvait-on lire sur les pancartes des opposants à la vaccination obligatoire en milieu de travail. Les revendications de beaucoup s’étendaient aux mesures sanitaires en général. « Legault, le masque, on n’en veut pas », scandaient des manifestants au son des tambours, en marchant rue Sherbrooke.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

La marche a débuté vers 13 h et a pris fin devant les bureaux de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, rue Molson.

Une marée de ballons jaunes flottait dans la foule, pour signifier l’opposition au port du couvre-visage. « Je suis contre toutes les obligations », a lancé une femme qui a refusé de fournir son nom à La Presse. Beaucoup portaient des chandails arborant un code QR rayé d’un trait rouge.

L’évènement a été organisé par le collectif Infirmières et infirmiers de première ligne du Canada et Réinfo Santé Québec. Ces groupes sont connus pour la diffusion de messages contre la vaccination obligatoire sur les réseaux sociaux. La marche a débuté vers 13 h et pris fin devant les bureaux de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, rue Molson.

Le tout s’est déroulé avec une forte présence policière. « Il n’y a eu aucune arrestation et aucune infraction », a indiqué la porte-parole au Service de police de la Ville de Montréal Caroline Chèvrefils.

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La manifestation s’est déroulée avec une forte présence policière, mais le SPVM n’a fait état d’« aucune infraction ».

Recommandation à venir

Le premier ministre François Legault a annoncé la semaine dernière l’intention de rendre la vaccination obligatoire pour le personnel soignant – infirmières, médecins, ambulanciers et préposés aux bénéficiaires des centres d’hébergement pour personnes âgées, dans les secteurs public et privé.

Plus tôt cette semaine, la Commission de la santé et des services sociaux s’est penchée sur la vaccination des professionnels de la santé et d’« autres catégories de travailleurs qui sont en contact prolongé avec les citoyens ». L’Association québécoise des CPE s’est prononcée pour de la vaccination obligatoire des éducatrices.

La recommandation de la Santé publique au sujet de la vaccination obligatoire pour ces travailleurs devrait être finalisée la semaine prochaine, a affirmé le ministre Christian Dubé, sur Twitter, vendredi.

« Un désaveu de leurs valeurs professionnelles »

Joseph Dahine, médecin spécialiste en soins intensifs au CISSS de Laval, se désole de la tenue de la manifestation samedi. « Je tombe des nues, souffle-t-il au bout du fil. Ça me fait vraiment de la peine. » Ce dernier croit que le fait que des travailleurs de la santé refusent la vaccination correspond à un « désaveu de leurs valeurs professionnelles ».

Johanne Marcotte, travailleuse sociale en CLSC, abonde dans son sens. « Je suis dépassée, affirme-t-elle. L’intérêt collectif doit tellement passer au-delà de l’intérêt individuel. »

En collaboration avec Fanny Lévesque, La Presse

Un peu moins de cas, plus d’hospitalisations

Samedi, la province a recensé 604 nouveaux cas, ce qui marque une légère diminution par rapport à la veille. Ces nouvelles infections portent à 508 la moyenne quotidienne du nombre de cas calculée sur sept jours. Aucune mort ne s’ajoute au bilan des victimes de la COVID-19. Les hospitalisations ont augmenté à 131, soit 5 de plus que la veille. Du nombre, 38 personnes se trouvent aux soins intensifs, soit 2 de plus que la veille. Selon Santé Québec, 437 de ces nouveaux cas sont des personnes qui n’avaient pas été vaccinées ou qui avaient reçu une première dose il y a moins de sept jours. Seulement 87 avaient reçu leur deuxième dose, il y a au moins sept jours. Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a continué d’encourager les Québécois à se faire vacciner. « Des cliniques sont toujours ouvertes partout sur le territoire et continuent d’offrir des premières doses, a-t-il écrit sur Twitter. Nous avons les vaccins, il n’est pas trop tard ! Un taux élevé de couverture vaccinale est la clé pour se protéger au maximum avant la rentrée à l’école et au travail. »