Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a utilisé des gaz irritants 172 fois jusqu’à maintenant en 2021, pour maintenir l’ordre lors de manifestations, comparativement à 36 utilisations en 2020, révèlent des informations déposées lundi au conseil municipal de Montréal.

Selon le conseiller municipal Marvin Rotrand, d’Ensemble Montréal, qui a demandé ces données au SPVM, la forte propension des forces policières à utiliser ces irritants chimiques au cours des derniers mois est « choquante ».

Dans ses réponses, le SPVM se justifie en rappelant qu’il a dû intervenir lors de plusieurs manifestations depuis le début de l’année.

« Il faut savoir qu’en 2020, bien que l’année ait été teintée de plusieurs manifestations, le confinement lié à la COVID-19 a eu un impact sur le cadre et les types de rassemblements », écrivent les responsables du SPVM.

« La présente année est, à ce jour, marquée par des manifestations reliées aux mesures sanitaires, à divers évènements internationaux, à la fête nationale et aux séries de la Coupe Stanley. Plus de 80 % des utilisations d’irritants chimiques découlent de ces trois évènements. »

Le 5 juillet : 5 projectiles d’irritants chimiques

Marvin Rotrand a notamment questionné le SPVM au sujet de l’utilisation de gaz irritants près du Centre Bell, le 5 juillet dernier, alors que le Canadien de Montréal battait le Lightning de Tampa Bay en prolongation, forçant la tenue d’un cinquième match en finale de la Coupe Stanley.

Le conseiller déplore le fait que des spectateurs quittant l’aréna aient été incommodés par les produits irritants lancés par les policiers.

Ce soir-là, cinq projectiles d’irritants chimiques ont été utilisés, révèle le SPVM.

« Dès la fin de la partie de hockey, plus de 2000 personnes devant le Centre Bell manifestaient leur joie à la suite de la victoire des Canadiens de Montréal. De ce nombre, un groupe d’environ 500 à 600 personnes effectuait des gestes d’agression et démontrait de l’hostilité à l’endroit des policiers qui patrouillaient le secteur, en leur lançant des objets, comme des bouteilles de bière et des morceaux de pavé. De nombreux feux d’artifice étaient lancés dans les airs, au sol et certains en direction des immeubles et des policiers », écrit le service de police pour justifier sa décision.

Après avoir demandé, avec des haut-parleurs, à la foule de se disperser, les policiers ont décidé d’intervenir.

« Malgré les interventions des policiers présents et les avis donnés, les gestes d’agressivité se sont poursuivis et nous avons dû faire des manœuvres de dispersion conformément au Modèle québécois d’intervention en matière de maintien et rétablissement de l’ordre. En réaction aux comportements et aux gestes de la foule, nous avons dû utiliser des irritants chimiques afin de rétablir l’ordre public et assurer la sécurité de tous », indique le SPVM.