La Ville de Montréal a dévoilé lundi un plan de 885 millions pour accélérer l’électrification des transports, afin de diminuer l’empreinte écologique de la métropole.

La Stratégie d’électrification des transports de 2021 à 2023 misera sur des solutions de décarbonisation des transports collectifs, du transport individuel, de la mobilité partagée et des transports de marchandises.

« Ce plan d’action, basé sur une mobilité durable et sur une diversité de moyens et de partenaires, est un outil indispensable pour arriver [à la carboneutralité d’ici à 2050] », a déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Transports publics

À l’heure actuelle, Montréal possède 1900 vélos BIXI électriques, dont 725 ont été ajoutés en 2021. Ces vélos représentent plus de 20 % du parc de BIXI. Il s’agit du plus vaste parc de vélos à assistance électrique au pays.

À l’issue du plan d’action, 200 nouveaux BIXI à assistance électrique seront ajoutés. Ils seront offerts dans les 19 arrondissements de la métropole.

La Ville soutiendra également la Société de transport de Montréal (STM) pour l’électrification de son parc d’autobus et de ses garages, mais aussi dans des projets comme le prolongement de la ligne bleue du métro vers l’est. Au total, 84 % des déplacements faits sur le réseau de la STM auront recours à l’électricité. À compter de 2025, la Ville de Montréal entend n’acheter que des autobus électriques.

Valérie Plante souhaite aussi l’ajout de 250 taxis électriques.

Recharge des véhicules

La nouvelle stratégie souhaite faciliter l’accès à la recharge des véhicules. Depuis 2014, la Ville de Montréal a installé près de 1000 bornes de recharge publiques de niveau 2, soit des bornes de 7 kW, et prévoit en installer au moins 600 autres d’ici 2023.

La Ville de Montréal prévoit également travailler avec Hydro-Québec pour ajouter 60 bornes de recharge publiques rapides avec la création de carrefours de recharge dans les stationnements publics.

La Ville soutiendra les entreprises pour qu’elles participent au déploiement de bornes de recharge pour leurs employés et établira un cadre réglementaire obligeant l’implantation d’équipements nécessaires à la recharge dans les nouveaux bâtiments résidentiels.

La stratégie vise à atteindre une moyenne de 40 000 recharges par mois.

La Ville de Montréal entend aussi remplacer tous les véhicules municipaux sous-compacts en fin de vie utile par des modèles semblables électriques. Les modèles électriques seront aussi privilégiés lors du remplacement des autres véhicules municipaux. Si ce n’est pas possible, des véhicules et de l’équipement plus écoresponsables auront priorité.

« Un plan ambitieux et très concret »

La Stratégie d’électrification des transports de Montréal a été saluée lundi. « Dans le plan qui est sorti aujourd’hui, on tape sur le bon clou. C’est un plan ambitieux et très concret », s’est réjouie Andréanne Brazeau, analyste en mobilité chez Équiterre, en entrevue avec La Presse.

Elle qualifie le plan de visionnaire, notamment en ce qui a trait à la sobriété. « On remet en question la taille des véhicules à avoir, notamment ceux de l’administration. On reconnaît donc que la surdimension de nos véhicules est un problème », a-t-elle dit.

« Le compte à rebours vers la fin de la vente de véhicules à essence en 2035 est lancé», a renchéri Blaise Rémillard, responsable, transport et urbanisme, du Conseil régional de l’environnement de Montréal, dans un communiqué. « Avec cette stratégie, la Ville de Montréal affirme sa position de leader de l’électromobilité sans pour autant escamoter les questions importantes ou le faire au détriment des modes les plus écologiques comme la marche et le vélo. »