Le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre a évoqué Donald Trump, jeudi matin, en attaquant la décision de l’administration Plante de refuser une opération massive de vote par correspondance pour les élections municipales de novembre prochain.

Le parti de M. Coderre milite pour permettre à tous les Montréalais de 70 ans et plus de voter par la poste, notamment parce que plusieurs d’entre eux craignent d’attraper la COVID-19.

L’équipe de la mairesse croit qu’ouvrir cette possibilité avec quelques mois de préparation est trop risqué et pourrait aboutir sur une catastrophe. Le greffier de la Ville, un fonctionnaire non partisan, est du même avis, mais se dit prêt à organiser une telle opération si les élus le souhaitent.

« Je trouve abject qu’on empêche les gens de 70 ans et plus de voter par correspondance », a affirmé l’ex-maire jeudi pendant une conférence de presse où il présentait des candidats pour l’ouest de l’île de Montréal. « Il y a un ancien président, dans le sud, qui n’aimait pas ça les votes par correspondance. J’espère qu’on ne veut pas faire de comparatif. ».

M. Coderre a affirmé que si les Montréalais sont capables d’organiser une vaste opération de vaccination, ils sont aussi capables d’organiser un vote par correspondance.

Une heure plus tard, la mairesse a réagi vigoureusement aux attaques de son adversaire.

« Je trouve ça déplorable de faire une association pareille, quand ce sont des instances qui dépassent la mairesse ou l’administration », a-t-elle dit. « Je demanderais à l’ancien maire de faire preuve de retenue, parce que ce sont des attaques très sérieuses. Je sais qu’il veut m’atteindre moi, mais ses propos signifient qu’il juge toute la fonction publique et le greffier qui a fait un travail extraordinaire et qui doit se plier à des décisions qui viennent d’en haut. C’est petit de s’en prendre à la fonction publique comme ça. »

Au dernier conseil municipal, les élus de Projet Montréal (le parti de Valérie Plante) et d’Ensemble Montréal (le parti de Denis Coderre) se sont déchirés sur la question du vote postal, une option récemment ouverte par le gouvernement provincial. Le second groupe a suggéré à plusieurs reprises que l’opposition de l’administration Plante tenait à une stratégie de suppression du vote des personnes âgées, réputées plus favorables à M. Coderre.

« Est-ce que par pur clientélisme ? Est-ce que c’est parce qu’on regarde les sondages ? », a-t-il évoqué ce dernier à haute voix, sans répondre à ses propres questions.