Un ancien pilier de Projet Montréal annoncera mercredi qu’il se rallie à Denis Coderre et tentera de devenir maire d’arrondissement sous sa bannière, a appris La Presse.

Guillaume Lavoie, considéré comme favori pour prendre la tête de la formation politique avant la victoire surprise de Valérie Plante en 2016, annoncera ce mercredi qu’il change de camp.

Selon nos informations, il tentera sa chance comme maire de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, arrondissement-baromètre du centre de la métropole.

Mardi, Guillaume Lavoie n’a pas répondu à la demande d’entrevue de La Presse. Ensemble Montréal, parti de l’ancien maire Denis Coderre, n’a pas voulu commenter nos informations.

M. Lavoie, âgé de 44 ans, se décrit comme « expert-conseil en politiques publiques ». Il commente aussi l’actualité américaine dans les médias.

Il était conseiller municipal dans Rosemont–La Petite-Patrie de 2013 à 2017 sous la bannière de Projet Montréal. En 2016, à la suite de la défection du chef Richard Bergeron, il a tenté de prendre la tête du parti. Sa seule rivale : une conseillère municipale — méconnue à l’époque — nommée Valérie Plante.

Excellent communicateur, M. Lavoie était associée à la frange plus économique de Projet Montréal, alors que Mme Plante faisait vibrer sa base communautaire. Finalement, cette dernière l’a emporté avec 998 votes contre 919. M. Lavoie a rapidement annoncé son retrait de la politique municipale. « Il est devenu évident que je ne disposerais ni de l’espace nécessaire ni d’un cadre de confiance qui me permettraient de servir à la mesure de mes énergies et de mon engagement public », avait-il annoncé à l’époque. « Ma fidélité au parti de Valérie Plante a cessé le jour où mon mandat a pris fin », a-t-il dit l’automne dernier à La Presse.

Des déclarations à expliquer

Pendant cette campagne à la direction, M. Lavoie n’a toutefois pas retenu ses coups contre Denis Coderre pour tenter de conquérir sa base militante, des déclarations qu’il devra nécessairement expliquer ce mercredi.

« Le pouvoir monte à la tête du maire et, malheureusement, ça se passe aux frais des Montréalais », a-t-il dit en 2017 par rapport aux dépenses de l’hôtel de ville pour des rédacteurs de discours. M. Lavoie parlait même d’un « scandale ».

« La notoriété de Denis Coderre est énorme, mais c’est le même qui donne des contrats à ses amis ; qui a défoncé une dalle de béton alors que la loi l’interdit ; qui a fait un règlement antipitbulls qui a été cassé devant les tribunaux ; qui a été cassé devant les tribunaux sur les calèches alors que tout le monde lui disait de ne pas faire cela ; qui ne connaît pas ses dossiers et qui essaie de s’en sortir avec des phrases creuses », a-t-il asséné en 2016.

Dans un autre ordre d’idées, Guillaume Lavoie prend fréquemment la parole publiquement et sur les réseaux sociaux pour défendre l’économie du partage, secteur associé à Uber, à Airbnb, mais aussi à Communauto.

« Ce n’est pas une mode, c’est un phénomène de société irréversible », a-t-il écrit.

« Ses fondamentaux tendent vers un monde plus productif, plus durable et plus entrepreneurial. Pour ce faire, il faut également dessiner de nouvelles règles pour protéger l’intérêt général et encadrer les pratiques. »

La mairesse actuelle de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, Giuliana Fumagalli, a été élue sous la bannière de Projet Montréal, mais elle en a été expulsée en raison d’un scandale de harcèlement présumé.