Après l’ouest et l’est de Montréal, la couronne nord de la métropole veut sa propre branche du Réseau express métropolitain (REM) dans l’axe de l’autoroute 640, a appris La Presse.

Les maires de la région en feront l’annonce ce lundi en réagissant au Plan stratégique de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), l’organisation chargée de coordonner les transports en commun dans le Grand Montréal.

Une branche du métro électrique, qui relierait Oka à Terrebonne, constituerait « l’assise du réseau structurant de transport collectif de la couronne nord et [devrait] relier les principaux pôles de développement de celle-ci », fait valoir le mémoire des préfets et élus de la couronne nord, sur lequel La Presse a mis la main. « L’axe de l’A-640 doit jouer un double rôle : devenir l’épine dorsale de la structure régionale et, simultanément, assurer l’intégration aux réseaux structurants menant à Laval et à l’île de Montréal. »

Le projet s’inscrirait dans une révision de « l’emprise de l’A-640 », indique aussi le document.

La première branche du REM, dont la construction est bien avancée, drainera l’ouest de Montréal, de l’Anse-à-l’Orme au centre-ville et de Deux-Montagnes à Brossard, en passant par l’aéroport Montréal-Trudeau.

CDPQ Infra, la filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec chargée de construire le REM, a annoncé en décembre dernier qu’elle développerait une nouvelle branche du REM dans l’est de Montréal, du centre-ville jusqu’à Pointe-aux-Trembles et au cégep Marie-Victorin.

EXTRAIT D’UN DOCUMENT OBTENU PAR LA PRESSE

Ce schéma, qui orne la page couverture du mémoire de la Table des préfets et des élus de la couronne nord – document obtenu par La Presse –, donne une idée du tracé d’un éventuel REM de la couronne nord.

« Une région à part entière »

Cet immense réseau suscite la convoitise.

La Table des préfets et élus de la couronne nord (TPECN) fera valoir ce lundi que les transports en commun dans sa région sont délaissés par les gouvernements successifs, alors que son développement résidentiel et commercial progresse à vitesse grand V.

Le réseau de transport collectif, qui a été conçu à l’époque révolue où l’on dormait sur la couronne nord tout en travaillant, en étudiant et en se récréant au centre-ville de Montréal, est désormais obsolète.

Extrait du mémoire de la Table des préfets et des élus de la couronne nord

« La couronne nord est devenue une région à part entière, dotée d’une offre d’emploi abondante et diversifiée, d’un cadre de vie agréable et de formules de développement adaptées aux principes de la durabilité », affirme le mémoire.

Les déplacements en voiture règnent toujours en reine dans ces municipalités. Même dans les secteurs conçus autour des transports en commun (aires TOD), environ 90 % des déplacements s’y font en voiture. Un symptôme de la faiblesse du réseau de transports en commun, selon la TPECN.

Dans les dernières semaines, sans tambour ni trompette, presque tous les conseils municipaux de la couronne nord se sont rangés derrière les demandes de la TPECN.

L’organisation a envoyé une convocation à une conférence de presse fixée pour ce lundi matin. Marlene Cordato, mairesse de Boisbriand, et Marc-André Plante, maire de Terrebonne, exposeront les demandes de la TPECN. Ils « préciseront, de façon toute particulière, l’urgente nécessité de la mise en place d’un réseau structurant de transport collectif », indique la convocation. L’organisation n’a pas voulu commenter le dossier avant sa conférence de presse.