Les 1125 débardeurs du port de Montréal ont voté encore une fois pour la grève, mardi, cette fois dans une proportion de 99,4 %.

Ces 1125 travailleurs sont des opérateurs de machinerie lourde, des signaleurs, des préposés à la cale des navires, des électriciens et des mécaniciens. Ils sont membres du Syndicat canadien de la fonction publique, affilié à la FTQ.

Ils avaient déjà voté à 99,5 % pour la grève, il y a plus d’un an, en décembre 2018. Mais depuis, ils n’ont toujours pas pu tenir une seule journée de débrayage.

C’est que le Conseil canadien des relations industrielles doit déterminer les services essentiels à maintenir durant la grève. Et c’est ce qu’il s’est attardé à faire, à compter du 4 février 2019. Plusieurs témoins ont alors été appelés par la partie patronale : l’Association des employeurs maritimes.

Au fédéral, les services essentiels sont définis comme étant les activités nécessaires « pour prévenir des risques imminents et graves pour la santé et la sécurité du public ».

Dès la première journée d’audiences, l’Association des employeurs maritimes avait demandé qu’advenant le déclenchement de la grève, la totalité des activités des débardeurs soit maintenue.

Le syndicat avait plaidé que cette demande était exagérée, puisqu’il y avait d’autres moyens de transport que les navires et d’autres ports que celui de Montréal.

Après 23 jours d’audiences, en juillet dernier, l’Association des employeurs maritimes avait demandé la récusation d’un membre du Conseil canadien des relations industrielles, alléguant son parti pris syndical. Après avoir entendu les parties, le tribunal quasi judiciaire de compétence fédérale avait rejeté la demande de récusation.

Puis l’Association des employeurs maritimes avait contesté cette décision devant la Cour d’appel fédérale à Ottawa. La semaine dernière, la Cour d’appel fédérale a aussi rejeté la demande de récusation du membre de la formation chargée de déterminer les services essentiels.

Les audiences du Conseil ont pris fin en octobre dernier. La décision sur les services essentiels à maintenir durant la grève est attendue.

Entre le premier vote de décembre 2018 et celui de mardi, le syndicat avait également reconduit son vote pour la grève, vu la longueur des délais. Il s’agit donc d’un troisième vote en faveur de cette grève, qui n’a toujours pas été exercée.

Les employeurs craignent les répercussions économiques d’une telle grève, vu l’importance stratégique du port de Montréal, par lequel transigent des tonnes de marchandises de tous ordres.