(Montréal) Plusieurs dizaines de personnes vêtues de noir se sont réunies samedi au parc du Mont-Royal, à Montréal, dans le cadre d’une série de rassemblements canadiens en solidarité avec la mobilisation populaire à Hong Kong.

Des événements similaires étaient également prévus à Vancouver, à Calgary, à Winnipeg, à Toronto et à Halifax au cours du week-end, pendant que des dizaines de milliers de Hongkongais descendaient à nouveau dans les rues pour dénoncer l’emprise de la Chine sur ce territoire semi-autonome.

Simon Ng, porte-parole du rassemblement montréalais, caractérise le mouvement qui secoue sa terre natale comme porteur de démocratie. Il souhaite non seulement montrer son soutien à la cause, mais aussi la faire connaître au-delà de la diaspora asiatique. C’est d’ailleurs pourquoi les organisateurs ont préféré tenir le rassemblement à l’extérieur du quartier chinois de Montréal.

« Nous voulons que les citoyens canadiens, peu importe leurs origines, sachent que ce qui se passe à Hong Kong n’est pas juste quelque chose de local. Ce sont des valeurs universelles comme la démocratie, les droits de la personne, la liberté d’expression », a-t-il fait valoir en entrevue avec La Presse canadienne.

« On veut que ce soit quelque chose qui concerne tout le monde, pas juste les Hongkongais », a renchéri Guy Ho, un des participants au rassemblement.

L’homme d’origine hongkongaise a dit s’être déplacé non pas pour protester, mais bien « pour célébrer les libertés qu’on a au Canada » — son pays d’accueil depuis plus de 40 ans.

Entre quelques chants en cantonais, plusieurs participants ont inscrit des messages de paix sur un « mur Lennon », constitué de quelques pancartes et notes de papier coloré. Cette pratique en hommage à l’ex-Beatle est une forme de résistance par les graffitis née sous l’ancien régime autoritaire de la Tchécoslovaquie, puis reprise par les militants hongkongais. La mosaïque de post-its créée samedi sera envoyée à Hong Kong, précise Simon Ng.

Auparavant une colonie britannique, Hong Kong a été rétrocédée à la Chine en 1997 sous le principe « un pays, deux systèmes ». Cette formule garantit aux Hongkongais des libertés dont ne jouissent pas les Chinois établis sur le continent.

Certains accusent toutefois Pékin d’avoir oeuvré à effriter leur autonomie au cours des dernières années, en arrêtant par exemple des militants et des libraires.

Cette méfiance a alimenté les manifestations de masse déclenchées en juin dernier par un projet de loi qui aurait permis l’extradition de suspects vers la Chine. Bien que le projet de loi ait depuis été suspendu, la mobilisation populaire a continué à prendre de l’ampleur grâce à cinq revendications majeures, dont la tenue d’une enquête sur la brutalité policière, la mise en place du suffrage universel et une amnistie pour les manifestants.

— Avec l’Associated Press