L’administration de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, gouverne en fonction de ses militants plutôt que pour l’ensemble de la population montréalaise, critique le chef de l’opposition officielle, Lionel Perez.

Dans le cadre de son bilan de la fin des travaux au conseil municipal avant la pause estivale présenté hier, M. Perez a affirmé que les Montréalais souhaiteraient, selon lui, une administration plus à l’écoute et dont l’approche serait basée sur le « gros bon sens ». « Il est clair pour de plus en plus de Montréalais que l’administration de Mme Plante de Projet Montréal gouverne pour ses militants. Ils ont une approche très moralisatrice, arrogante à l’égard de ceux avec qui ils sont en désaccord », a déclaré le conseiller municipal.

Les dossiers qu’a évoqués M. Perez concernaient principalement la mobilité. Il a souligné la volonté de l’administration de freiner la présence de l’automobile [tarification du stationnement dans les rues d’Outremont, hausse du prix des vignettes, tentative d’interdire la circulation sur le mont Royal] au profit du vélo et de projets « d’autoroutes à vélos ». « Ils prennent des décisions qui reflètent ce que veulent leurs militants. Ils ne cherchent pas à aller chercher l’acceptabilité sociale. Ils ne sont pas prêts à faire des compromis. Ce n’est pas une administration pour tous les Montréalais », a insisté Lionel Perez.

« Une spectatrice »

Ce dernier se montre également très critique à l’égard de l’administration Plante en ce qui concerne les relations gouvernementales. La stratégie de l’affrontement de la mairesse est un mauvais choix, croit-il. Cela met en lumière à quel point la Ville de Montréal est devenue « une spectatrice ». M. Perez a montré du doigt « d’excellentes décisions » du gouvernement pour lesquelles l’administration n’était pas partie prenante : investissements dans la décontamination des terrains dans l’est de Montréal, analyse en vue d’un tramway dans l’est, prolongement du Réseau express métropolitain. « Ce qui est fait est décidé en dépit de ce que voudrait Montréal », a soutenu le chef de l’opposition officielle.

Invité à énoncer de bons coups de l’administration Plante, M. Perez a qualifié l’exercice de difficile, puis s’est borné à souligner la déclaration unanime contre la Loi sur la laïcité et les investissements dans les espaces verts. Même sur ce dernier point, M. Perez a affirmé que son propre parti, Ensemble Montréal, était davantage « le parti de l’environnement ». Il a dit avoir présenté des propositions qui étaient autant de solutions concrètes pour changer les choses : interdiction du mazout, budget carbone, bannissement du plastique à usage unique, études sur la qualité de l’air dans l’est de Montréal.

Quant à la mobilité, « Projet Montréal est fort dans les slogans », a laissé tomber M. Perez, qui se désole que l’administration Plante n’ait pas accepté de garder le métro en service toutes les nuits de fin de semaine de l’été. Selon M. Perez, Ensemble Montréal a été une opposition vigoureuse. Sur les 22 avis de motions présentés aux assemblées mensuelles du conseil municipal, 14 ont été acceptés.