Encore amers de leur dernière convention collective, les ingénieurs de la Ville de Montréal, qui avaient paralysé la moitié des chantiers de la métropole en 2016, relancent leurs moyens de pression. Leur syndicat réclame un règlement rapide dans le renouvellement de leurs conditions de travail, faute de quoi il promet un « automne difficile ».

Les membres du Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal ont voté à l'unanimité hier soir pour donner le mandat à leurs dirigeants d'entreprendre des moyens de pression, a appris La Presse. Ceux-ci veulent forcer rapidement l'administration montréalaise à s'asseoir à la table de négociations, une seule rencontre ayant eu lieu depuis que leur convention est arrivée à échéance, le 31 décembre dernier. « Ça ne bouge pas, ça piétine », déplore André Émond, président du syndicat.

Les moyens de pression excluent la grève pour le moment, mais le syndicat prévient qu'il n'hésitera pas à convoquer ses membres « à court terme » pour demander un tel mandat si les discussions ne progressent pas rapidement.

Les ingénieurs n'ont pas l'intention de patienter plus de cinq ans pour voir les négociations aboutir, comme lors de leur dernière convention. Ils réclament une intensification rapide des discussions. « S'il n'y a pas de correctif de fait, on s'en va vers un automne difficile à la Ville, et ce serait regrettable », prévient André Émond.

Ce nouveau bras de fer survient deux ans à peine après la conclusion d'un long conflit de travail. Celui-ci avait culminé en mai 2016 par le déclenchement d'une grève, qui avait paralysé la moitié des chantiers de la métropole.

Le syndicat, qui représente principalement les ingénieurs de la Ville, mais aussi des chimistes, des arpenteurs-géomètres et des médecins vétérinaires, avait signé en juin 2016 une convention de 18 mois. L'entente avait toutefois laissé un arrière-goût amer aux syndiqués. Même si elle prévoyait un rattrapage salarial de 4,5 %, les autres concessions faites avaient dans les faits diminué leur rémunération réelle de 9 %, selon les calculs du syndicat.

« Quand on a dit qu'on a signé notre dernière convention avec amertume, aujourd'hui, les gens sont très déterminés », dit André Émond.

Entente avec les brigadiers

Le déclenchement de ces moyens de pression survient alors que les brigadiers viennent d'entériner une nouvelle convention collective. Lors d'une assemblée extraordinaire, 83 % des membres présents ont voté en faveur de l'entente de principe négociée avec la Ville et qui prévoit un important rattrapage salarial.

Le salaire horaire des 620 brigadiers passera de 16,14 $ à 19 $ en 2020, soit une hausse de 17,7 %. De plus, ceux-ci gagnent 7,5 journées pédagogiques rémunérées par an et jusqu'à 3 journées payées en cas de fermeture d'école.

Le président du comité exécutif de Montréal, Benoît Dorais, a salué cet accord, estimant qu'il « reconnaît le caractère particulier de la fonction de brigadier scolaire, tout en respectant [le] cadre financier [de Montréal] et la capacité de payer des contribuables montréalais ».