Montréal a dit oui, mais Québec dit non. Le ministère des Affaires municipales refuse de financer une compétition de saut à ski sur la tour inclinée du Stade olympique, mettant en doute l'avenir de l'événement dans lequel la Ville de Montréal a déjà investi 230 000 $.

Tom Czerniecki tente d'organiser depuis quatre ans une compétition de type «Big air» au Parc olympique, où 35 skieurs doivent faire des figures acrobatiques en s'élançant d'une piste aménagée sur la tour inclinée. L'événement devait avoir lieu à l'origine en décembre 2017 dans le cadre du 375e anniversaire, mais les travaux dans la tour ont forcé le report à décembre 2018.

Voilà, le ministère des Affaires municipales a décidé en mars de rejeter la demande de subvention de 480 000 $, le promoteur n'ayant pas encore réussi à convaincre un commanditaire de soutenir l'événement. «La confirmation de financement privé s'avère essentielle pour assurer la réalisation de l'événement et à ce jour, aucune confirmation de commandite ou de partenariat n'a été portée à notre attention», a écrit Caroline Pilon, directrice au MAMOT, dans une lettre rendue publique en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

Pour l'heure, seule la Ville de Montréal a injecté de l'argent dans le projet. La Ville de Montréal a accordé une subvention 250 000 $ au promoteur en juin 2015. Du montant, Tom Czerniecki dit avoir utilisé 230 000 $ pour payer une étude de fiabilité afin déterminer si un tel événement était possible sur la tour du Stade.

Projet Montréal, qui avait vivement dénoncé ce projet alors qu'il était dans l'opposition, n'a pas l'intention d'allonger plus d'argent pour permettre à l'événement de prendre son envol. «On attend les commanditaires privés aussi», a répondu Marc-André Viau, directeur des communications de la mairesse Valérie Plante.

En entrevue à La Presse, Tom Czerniecki confirme ne pas avoir réussi à trouver un commanditaire jusqu'à présent, ses démarches auprès de compagnies établies au Québec s'étant avérées vaines. «Les grandes entreprises québécoises ont tellement donné en 2017 pour le 375e que j'ai l'impression qu'elles ont pris un congé en 2018», dit le promoteur.

M. Czerniecki dit attendre une réponse d'un commanditaire étranger en juin avant de trancher définitivement sur l'avenir de son événement. «Je n'ai pas de commanditaire au moment où on se parle. Si je ne suis pas capable d'obtenir des subventions ou des commanditaires, l'événement est remis à l'année suivante. Je ne peux pas sortir l'argent de mes poches, je l'ai pas», dit M. Czerniecki.

Le promoteur a révisé à la baisse le budget de l'événement afin de faciliter ses recherches de financement. Au départ, il disait avoir besoin de 5,5 millions, dont 2,3 millions en subventions. Dans sa demande présentée au ministère des Affaires municipales au début de 2018, Tom Czerniecki a révisé à 4,4 millions son budget, dont 1,3 des gouvernements. Depuis, il dit avoir réduit encore ses ambitions pour tabler sur un événement de 3,2 millions.

Si le projet ne peut voir le jour à Montréal, Tom Czerniecki prévient qu'il pourrait aller à l'étranger, où il dit avoir suscité beaucoup d'intérêt, notamment en Chine, à Londres, à Paris et à Dubaï.