La réorganisation du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) permettra d'envoyer plus de policiers sur le terrain, dit le chef de police intérimaire Martin Prud'homme, qui s'est porté à la défense du modèle des postes de quartier (PDQ).

« La mission première du SPVM passe par les PDQ. Si je peux identifier des postes dans la structure - des cadres - et récupérer certains policiers pour les ramener sur le terrain, c'est ce que je vais faire », a indiqué hier l'homme nommé par Québec pour sortir le corps de police de la crise de confiance qu'il traverse.

Martin Prud'homme était entendu hier à l'hôtel de ville par un groupe d'élus pour présenter le budget 2018 du service de police. Celui-ci s'élèvera à 647 millions, soit 14 millions de plus que l'an dernier.

Reconnaissant que les coûts ne cessent d'augmenter alors que le taux de criminalité diminue de façon constante depuis plus de 20 ans, Martin Prud'homme a affirmé que la réorganisation du corps de police qu'il a entreprise permettrait de freiner la hausse de coûts. Il a notamment dit vouloir « reprendre le budget ligne par ligne, département par département, pour réviser le Service de police de la Ville de Montréal ».

Cette révision ne se fera pas au détriment des postes de quartier, a-t-il toutefois assuré. « Mon intention est de revenir à la mission de base le plus possible. » 

« Ce n'est pas dans mes intentions de revoir l'existence des PDQ. Au contraire. Je pense que nos policiers doivent être présents sur le terrain », a-t-il dit.

Pour y arriver, il compte revoir à la baisse le nombre de cadres. Il dit avoir déjà trouvé des postes à la direction du corps policier qui pourraient disparaître. Il a d'ailleurs tracé un parallèle avec la réorganisation qu'il a entreprise durant son mandat à la direction de la Sûreté du Québec. « J'ai déjà constaté à l'intérieur de l'organigramme du SPVM qu'il y avait des choses à modifier. » Le service compte présentement un total de 199 cadres et 4256 policiers.

NOUVELLES FORMES DE CRIMINALITÉ

Martin Prud'homme a toutefois invité à la prudence en opposant la hausse du budget du SPVM et la baisse du taux de criminalité. Il a souligné que de nouvelles formes de criminalité avaient fait leur apparition et a également évoqué les exigences plus élevées des tribunaux de nos jours. « Ça amène des dépenses. Oui, on est heureux de la baisse du taux de criminalité, mais pour maintenir un service de bon niveau [comme celui] que vous avez [à Montréal], ça demande des investissements », a-t-il indiqué.

Le chef de l'opposition, Lionel Perez, s'est dit rassuré d'entendre le directeur par intérim défendre les postes de quartier. Il a toutefois dit espérer que M. Prud'homme aura les moyens, avec les fonds accordés par l'administration, de mener à bien sa réorganisation.

LE SPVM PRÊT EN CAS D'ATTENTAT TERRORISTE

Lors de sa présentation, Martin Prud'homme a également été questionné par un élu sur le niveau de préparation du SPVM en cas d'attentat terroriste, à l'instar de ceux perpétrés dans de grandes villes du monde comme Paris ou New York. Saluant la collaboration entre les corps policiers, notamment la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et le SPVM, le chef intérimaire a estimé que la métropole était bien préparée à faire face au pire. « Je ne dis pas qu'on peut éviter tous les événements, mais la façon dont on travaille, le partage d'information, je dis qu'on est prêts. » Selon lui, l'attaque survenue à la mosquée de Québec a démontré la bonne coordination entre les divers intervenants.