La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a pris acte «avec regret» de la décision de Molson Coors d'implanter sa future brasserie à Longueuil. Elle se dit toutefois «heureuse de savoir que Molson Coors demeure dans la grande région de Montréal».

Lors d'une sortie ce matin, elle a précisé avoir «fait des représentations auprès de la famille Molson et des gestionnaires de l'entreprise» pour maintenir les activités au vieux complexe de la rue Notre-Dame. «Malheureusement, l'offre bonifiée que nous avons soumise n'a pu être étudiée par le conseil d'administration de la brasserie Molson Coors, qui avait déjà pris sa décision», indique-t-elle. Elle n'a toutefois pas donné plus de détails sur cette «offre bonifiée».

Plus tôt ce mardi matin, Molson Coors Canada a annoncé le déménagement de sa brasserie, dont une partie date de 1786, sur un nouveau site dans l'arrondissement de Saint-Hubert, à Longueuil. L'entreprise a déposé une offre d'achat qui doit être approuvée le 5 décembre prochain par le conseil municipal.

Nouvelle vocation

La mairesse Plante a quant à elle rappelé que le site actuel représente un potentiel de développement économique et social «immense», qui «permettra de redonner ce secteur industriel à la population». «On ne peut pas nier le fait que la Molson est intimement liée à Montréal et que Montréal est intimement liée à la Molson, a-t-elle déclaré aux journalistes. Et je sais que la famille Molson le comprend très bien. Alors maintenant on doit voir comment on va travailler pour redévelopper le site. Il y a tellement de potentiel pour un quartier familial. C'est une occasion en or de redévelopper le Centre-Sud. Je sais et je sens que Molson a le même intérêt.»

Chez Molson Coors Canada, le porte-parole François Lefebvre a indiqué à La Presse que l'entreprise comptait «travailler avec la Ville et la population» pour trouver une nouvelle vocation au site. Que ce soit pour un parc, des activités muséales, le maintien d'une activité brassicole artisanale, «il y a différentes options, et elles sont toutes sur la table».

Interrogé peu avant la publication du communiqué de la Ville de Montréal, M. Lefebvre avait expliqué voir dans l'annonce de ce déménagement «une excellente nouvelle, un investissement manufacturier dans le grand Montréal» dont profiteront la métropole et sa région.

L'opposition blâme Plante

Même si Valérie Plante a été élue il y a moins d'un mois, l'opposition à l'hôtel de ville a blâmé la nouvelle mairesse, estimant qu'elle n'a pas su convaincre Molson de rester sur l'île. «Depuis l'élection - et même avant -, il y avait des craintes du milieu des affaires face à Projet Montréal. Et aujourd'hui, on voit un premier échec de l'administration Plante-Dorais sur les enjeux de développement économique», a dit le chef de l'opposition par intérim, Lionel Perez.

Reconnaissant que le dossier du déménagement est en discussion depuis près de deux ans, le représentant d'Équipe Coderre a refusé de voir l'administration sortante porter le blâme. Lionel Perez estime que la mairesse Plante avait le temps de bonifier l'offre de la métropole.

Son collègue, Aref Salem, estime que la nouvelle administration a baissé trop vite les bras et devrait continuer de se battre pour conserver Molson. «C'est une journée sombre pour Montréal. Cette entreprise était là depuis 1786. Ça fait plus de 230 ans que cette entreprise oeuvre à Montréal et aujourd'hui on s'en lave les mains, on la laisse partir.»