Après une campagne électorale qui n'a semblé favoriser aucune des trois candidates à la mairie de Longueuil, les organisations sont à pied d'oeuvre depuis tôt, dimanche matin, afin d'orchestrer la sortie de vote de leurs sympathisants.

Chaque parti bénéficie d'une armée de bénévoles pour contrer le temps pluvieux et surtout, le taux de participation qui apparaît comme le principal ennemi du scrutin. Lors de l'élection de 2013, ce ne sont que 34 % des électeurs qui étaient allés aux urnes. La semaine dernière, pour le vote par anticipation, le taux de participation a atteint 7,63 %. 

«Le taux de participation est le pire ennemi de la démocratie. Mais le Directeur général des élections a fait une belle campagne publicitaire. En espérant que ça se reflète dans le vote», souligne François Gilbert, organisateur pour Action Longueuil. 

CARTES DE BINGO

Chez Longueuil Citoyen, l'organisateur Stevens Héroux souligne avoir plus de 200 téléphonistes au travail jusqu'à la fermeture des bureaux de vote à 20h. Et du côté d'Option Longueuil, Simon Rocheleau affirme qu'il y a beaucoup de «fébrilité» parmi les troupes qu'il mène. «On a des bénévoles qui s'occupent des appels, d'autres du transport et il y a les releveurs de cartes de bingo, ou les « runner » comme on dit», explique-t-il. 

L'expression «cartes de bingo» fait partie du jargon politique. Cela réfère à la liste qui est établie d'heure en heure par les représentants de chaque parti dans les bureaux de vote, pour savoir qui sont les électeurs qui ont voté. Ainsi, les autres bénévoles n'auront pas besoin de solliciter ces électeurs, par téléphone ou par les médias sociaux. Les organisations utilisent également les «cartes de bingo» pour comparer avec le pointage qui a été fait tout au long de la campagne électorale ; c'est un indicateur de la bonne marche de la sortie de vote. 

Dès 10h, les 389 bureaux de vote regroupés dans 38 lieux différents à travers Longueuil, ont été pris d'assaut. «Il y avait vraiment beaucoup de monde à l'ouverture ce matin. Le vote se poursuit à un bon rythme», a indiqué Caroline Pelletier, responsable des communications au Bureau d'élection de Longueuil. 

À Longueuil, 18 postes sont à pourvoir, dont celui à la mairie, 15 postes de conseillers municipaux et 2 postes de conseillers d'arrondissement (Greenfield Park). Les trois partis en lice, Action Longueuil, Longueuil Citoyen et Option Longueuil, ont des candidats qui briguent les suffrages dans chacun des postes.

COURSE À TROIS

Les trois organisateurs se disent satisfaits de l'allure de la campagne qu'ils ont menée. «C'est une vraie course à trois», estime M. Rocheleau dont c'est la première expérience comme directeur de campagne. Ce n'est toutefois pas ses premières armes en politique puisqu'il a été candidat pour le Parti libéral du Québec, dans la circonscription de Verchères, en 2014. 

 

Chez Longueuil Citoyen, M. Héroux a plusieurs années de politique à son actif, à titre d'attaché politique au Parti québécois puis comme directeur général du Bloc québécois. Très calme, il se dit satisfait de la campagne. «On a eu une belle campagne avec une candidate qui a mis l'équipe à l'avant-plan. On a travaillé beaucoup avec les médias sociaux pour ressortir du lot car Longueuil, comme toutes les villes autour de Montréal, reçoit peu d'attention des médias nationaux», constate-t-il. 

Pour François Gilbert d'Action Longueuil, il s'agit d'une première expérience en politique municipale. «Mais j'ai 14 campagnes provinciales et fédérales derrière la cravate [avec le PQ et le Bloc]», dit-il en riant. 

Les trois candidates à la mairie ont chacune une feuille de route politique différente. Sylvie Parent (Action Longueuil) est conseillère municipale depuis 2009. Elle a été réélue sans opposition, en 2013. Elle siégeait au comité exécutif avec la mairesse sortante Caroline St-Hilaire dont elle est la dauphine.  

Josée Latendresse brigue les suffrages sous la bannière de Longueuil Citoyen qu'elle a fondé le printemps dernier, avec huit autres conseillers municipaux qui ont claqué la porte d'Action Longueuil. Mme Latendresse a été élue conseillère municipale en février 2016 lors d'une élection partielle. 

Quant à Sadia Groguhé (Option Longueuil), il s'agit d'une nouvelle venue en politique municipale, au Québec. Avant d'immigrer au Canada en 2005, elle a été conseillère municipale (1995-2000) à Istres, en France. De 2011 à 2015, elle a siégé comme députée du NPD, faisant ainsi partie de la «vague orange». 

Les trois partis ont prévu un rassemblement de partisans ce soir.