Il n'y a pas que les files d'attente à la douane de l'aéroport Montréal-Trudeau qui risquent de s'allonger. L'agence responsable des contrôles de sécurité à l'entrée des aéroports canadiens « prévoit des temps d'attente considérablement plus longs » en 2017 si son financement n'est pas augmenté.

Ottawa a fixé en 2010 le financement de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), responsable des contrôles de sécurité à l'entrée des aéroports. Voilà, le nombre de passagers a explosé de 25 % depuis cinq ans, ce dont ne tient pas compte le budget alloué par le gouvernement fédéral.

Depuis, les délais de contrôle ont allongé dans les huit principaux aéroports du pays. Le gouvernement n'impose pas de norme sur les temps de service, mais l'ACSTA se fixe comme objectif un traitement en 15 minutes. En 2012, 96 % des passagers étaient contrôlés dans ce délai, mais ce chiffre a reculé à 87 % en 2014.

Un financement additionnel a été accordé pour l'an dernier, ce qui a permis de stabiliser les temps de traitement. L'ACSTA prévient toutefois que si son financement n'est pas revu à la hausse, elle « prévoit des temps d'attente considérablement plus longs en 2017-2018 et par la suite ». Des discussions sont en cours avec Transports Canada.



Des inquiétudes à Montréal


Aéroports de Montréal (ADM), qui gère Montréal-Trudeau, ne cache pas son inquiétude face aux délais d'attente aux points d'entrée. « On a beaucoup parlé des délais pour les gens qui arrivent, mais il faut aussi garder en tête que ces gens repartent. Et ce service ne suit pas la croissance. Cette organisation [ACSTA] va également devoir mettre en place des ressources supplémentaires ou de nouveaux processus pour faire face à la croissance », dit Christiane Beaulieu, vice-présidente aux affaires publiques.

L'ACSTA a revu ses façons de faire pour contrôler davantage de passagers avec ses ressources plus limitées. Un projet-pilote a notamment été mis en place à Montréal pour tester un nouveau portillon afin d'accélérer le contrôle des passagers. Ainsi, alors qu'on pouvait traiter 90 passagers par heure par voie de contrôle, ce chiffre est passé à 159 passagers par heure en 2015.

À noter, l'ACSTA, qui relève de Transports Canada, n'est pas responsable de la douane, dont il a été abondamment question au cours des derniers jours. Cette responsabilité revient plutôt à l'Agence des services frontaliers du Canada, qui relève pour sa part du ministère de la Sécurité publique.