Le maire Gérald Tremblay se dit prêt à accélérer l'adoption du règlement antimasque si les manifestations violentes se poursuivent à Montréal. Les nouvelles règles multiplieront par cinq le montant des amendes et permettront aux policiers de déclarer illégal tout attroupement dont les organisateurs n'auront pas annoncé l'itinéraire à l'avance.

Le règlement devrait entrer en vigueur à la mi-juin, mais Gérald Tremblay se réserve la possibilité de convoquer d'urgence les élus si la situation devait à nouveau dégénérer. «On accélérera le processus selon ce qui se passera au cours des prochains jours», a indiqué le maire.

Le nouveau règlement, dont le libellé a été dévoilé lundi, stipule qu'«il est interdit à quiconque participe ou est présent à une assemblée, un défilé ou un attroupement sur le domaine public d'avoir le visage couvert sans motif raisonnable, notamment par un foulard, une cagoule ou un masque». Ces règles imposeront également aux organisateurs de manifestations de dévoiler leur parcours, sans quoi leur rassemblement sera automatiquement déclaré illégal. Du coup, ses participants s'exposeront à des contraventions, qu'ils soient masqués ou non.

Comme le révélait La Presse, les amendes distribuées seront multipliées par cinq pour dissuader les manifestants de se couvrir le visage. Une première infraction vaudra ainsi une amende de 500$ à 1000$, et les récidives pourront coûter jusqu'à 3000$. Ces montants correspondent à ceux imposés par le règlement contre les bagarres.

Le maire a rappelé vouloir ainsi protéger les citoyens, l'image de Montréal et les manifestants eux-mêmes. «Seules les manifestations qui risquent de troubler la paix et l'ordre public sont visées. On ne parle pas ici du défilé du père Noël, de la Carifête ou du festival Juste pour rire», a tenu à préciser Gérald Tremblay.

Le règlement a été soumis au contentieux de la Ville, qui aurait conclu qu'il respectait la Charte des droits et libertés. L'efficacité des règles sera néanmoins évaluée dans quatre ans.

La Ville de Québec a déjà disposé d'un tel règlement antimasque, mais celui-ci a été invalidé en 2004 par un juge estimant qu'il brimait la Charte des droits et libertés.

Montréal a par ailleurs abandonné l'idée d'imposer des permis aux manifestations. «C'est trop compliqué, c'est plein de bureaucratie», a affirmé le maire.