Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) devrait être mis à profit dans l'attribution des contrats de la Ville pour «mettre sous pression le crime organisé», estime la Fraternité des policiers.

Son président déplore que l'administration Tremblay refuse d'envisager de mandater son corps policier pour faire enquête, dans une lettre envoyée au maire que La Presse a obtenue.

Il y a une semaine, l'opposition à l'hôtel de ville a demandé la tenue d'un débat sur le rôle que pourrait jouer le SPVM pour examiner l'attribution des contrats. La proposition a toutefois aussitôt été rejetée par l'entourage du maire.

Une erreur, juge Yves Francoeur, président de la Fraternité des policiers. «Non seulement sommes-nous étonnés de ce positionnement, mais nous sommes également déçus», a-t-il écrit dans une missive datée du 27 octobre.

«Dans le contexte actuel, toutes les occasions de dégager des voies pour mettre sous pression le crime organisé sont à explorer.» Il ajoute: «Rejeter du revers de la main une telle proposition nous semble mal avisé, puisque nous sommes convaincus que les meilleures façons de mettre à contribution l'expertise des policiers de Montréal dans le processus d'octroi des contrats est nécessaire.»

La Presse a pu faire authentifier la lettre, mais la Fraternité a refusé de faire davantage de commentaires.

L'opposition appuie le syndicat des agents

Le conseiller de l'opposition Réal Ménard, qui demande une participation accrue des policiers dans l'attribution des contrats, s'est félicité de l'appui du syndicat des agents.

«Ça n'a pas de bon sens que, dans une ville qui accorde plus de 1 milliard de contrats par an, les policiers ne soient pas associés de plus près au processus», déplore l'élu de Vision Montréal.

Vision Montréal souhaite avant tout que les policiers épaulent la Commission d'examen des contrats qui analyse les propositions reçues par la Ville.

Citant en exemple la Sûreté du Québec qui collabore avec la Société immobilière du Québec, Réal Ménard estime que le SPVM pourrait détecter plus facilement les risques de collusion.