Pour le ministre des Affaires municipales Laurent Lessard, l'ouverture des courriels des élus de Montréal à leur insu est carrément «un acte illégal» et la ville doit poser des gestes pour que cela ne se reproduise jamais. «Cela ne peut pas aller plus loin» prévient-il.

La situation est «très difficile» au conseil de ville, a dit le ministre Lessard à l'entrée de la réunion du caucus des députés libéraux, mardi midi.

Il avait récemment demandé qu'on lui fasse part des conclusions sur l'ouverture des courriels des élus. Il l'avait fait par lettre au maire Temblay le 22 mars dernier, après qu'on ait appris que les courriels du Vérificateur Jacques Bergeron avaient été ouverts et lus dans le cadre d'une enquête lancée par le Contrôleur de la ville, Pierre Reid.

Pour le ministre Lessard, l'heure est arrivée où Montréal doit annoncer des résultats. «J'ai demandé que des mécanismes soient en place pour que cela ne se reproduise pas», a-t-il dit. En outre, après avoir vérifié au ministère, il est assuré que rien n'a été connu ou autorisé à l'avance par le gouvernement.

«On n'a pas autorisé, demandé et ne cautionnons pas que l'on ouvre les courriels des élus c'est un acte illégal que nous ne cautionnons pas» a-t-il lancé.

Il n'a pas eu de réponse à sa lettre à la ville. «Je m'attends à ce qu'il y ait des gestes de posés, cela ne peut pas aller plus loin que ça. Les élus ont droit à la confidentialité dans leurs échanges électroniques», a souligné le ministre.

Le ministère des Affaires municipales n'a pas été informé que des contrats octroyés par la Ville de Lachine, dirigée par Claude Dauphin, ait été problématiques. «Rien n'a été porté à notre connaissance», a-t-il affirmé.

Le maire Tremblay a soutenu, lundi, avoir transmis un dossier à la Sûreté du Québec. Si l'opération Marteau doit intervenir, elle pourra le faire, a souligné M. Lessard.

M. Lessard n'a pas répondu aux questions sur la mise en tutelle éventuelle de la ville, mais lundi, son porte-parole avait indiqué qu'un tel recours ne pouvait s'appliquer; le conseil municipal de la ville, qui se réunit en après-midi, n'est pas paralysé et peut prendre des décisions, expliquait Antony Dulude.