À 79 ans, Jules Leblanc participe aujourd'hui à son 25e Tour de l'île. Il n'en a pas manqué un depuis sa création, en 1985.

Lui et sa femme, Mireille, ont une autre raison de célébrer cette année: ils fêtent leur 55e anniversaire de mariage. Avant d'unir leurs destinées, monsieur habitait dans Saint-Henri et madame dans Villeray. «On se rencontrait en vélo», raconte M. Leblanc.

Le couple a eu une fille et deux garçons. «Quand les enfants étaient petits, le père Lupien (le fondateur de Vélo Québec) avait organisé des groupes de scoutisme et de cyclisme. L'activité de vélo était ouverte aux parents», raconte Jules Leblanc.

À l'époque, le vélo n'était pas aussi populaire qu'aujourd'hui. «Une fois, mon mari est parti en randonnée avec notre fils à Sainte-Anne-des-Plaines, et on s'est fait traiter de fous par les voisins !» se souvient sa femme.

Les plus beaux voyages

Depuis, les Leblanc n'ont jamais arrêté de pédaler. «J'ai fait mes plus beaux voyages à vélo», souligne Mireille Leblanc. Elle cite entre autres la Hollande, la Belgique, l'Allemagne et l'Ouest canadien.

Quand ils nous ont accueillis dans leur maison de la rue Casgrain, la semaine dernière, les Leblanc avaient sorti les dizaines de petits carnets bleus où ils répertorient, chaque année, toutes leurs sorties de vélo. «Des 600km dans une semaine, on en a fait.»

Ils ont également gardé tous les articles de journaux qui ont traité de leur amour du vélo. Pendant plusieurs années, ils ont pédalé de Montréal à Maniwaki pour aller visiter leur fils. En 1975, Jules Leblanc a même fait un test pour La Presse afin de déterminer si, à l'heure de pointe, c'était le vélo, le métro ou l'auto qui était le moyen de transport le plus rapide pour se rendre de la Place Ville-Marie à l'intersection des rues Laurier et Saint-Denis. Eh bien, c'est M. Leblanc qui a été le plus rapide sur ses deux roues.

Le retraité d'une compagnie d'assurances nous montre avec fierté son vieux casque et ses vieux gants. «C'est normal que j'aie du vieux. Je suis un petit vieux», lance-t-il. Le septuagénaire a même une paire de souliers de course Adidas d'époque. «Quand ils ont arrêté de les produire, au début des années 80, j'en ai acheté plusieurs paires», explique-t-il. «Il en reste des neufs dans le sous-sol», souligne sa femme.

«La liberté»

Mme Leblanc travaille toujours à titre de «surveillante de dîner» à l'école pour handicapés Victor-Doré. Une blessure à l'épaule l'a empêchée de faire tous les Tours de l'île, mais elle pédale toujours. «Le vélo, c'est la liberté. C'est aller à son rythme en plein air», dit-elle.

«Moi, ce que j'aime, c'est l'autonomie, ajoute son mari. On roule et on arrête quand on veut. C'est du porte-à-porte.»

Pour voir l'itinéraire du Tour: www.cyberpresse.ca/feria.