Depuis la mort tragique de Fredy Villanueva, abattu par un policier l'été dernier, l'arrondissement de Montréal-Nord est l'objet de toutes les attentions. Après les millions annoncés pour panser les blessures sociales et communautaires, un million sera investi d'ici cinq ans pour transformer la rue de Charleroi.

Selon le maire de Montréal-Nord, Marcel Parent, la revitalisation de la rue de Charleroi, annoncée vendredi matin en conférence de presse, est un projet préparé par les gens du quartier.

Les commerçants, les organismes, l'arrondissement et même la ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Line Beauchamp, qui habite l'arrondissement, ont mis la main à la pâte depuis trois ans pour paver la voie à la définition d'un plan visant à embellir la rue de Charleroi.

Dans le cadre de l'action conjointe de la Ville de Montréal et du gouvernement du Québec d'investir 22,6 millions pour revitaliser 28 artères de l'agglomération, la rue de Charleroi aura droit à un cachet plus moderne et agréable qu'il ne l'est aujourd'hui.

La ministre a d'ailleurs confirmé l'aide de Québec pour concocter la stratégie de revitalisation de cette rue. «L'artère de Charleroi a un potentiel de développement, dit-elle. D'autant qu'il faut le redire, Montréal-Nord est un endroit où il fait bon vivre.» La rue, «une des plus vieilles de Montréal-Nord», sera plus agréable pour les piétons, dit le maire Parent.

Environ 19 000 personnes habitent dans un rayon de marche de dix minutes de la rue de Charleroi où 544 entreprises emploient quelque 8000 travailleurs.

Le conseiller du quartier, Jean-Marc Gibeau, pense que d'ici cinq ans, on devrait commencer à voir se dessiner un caractère particulier dans cette rue, au fur et à mesure que les commerçants embarqueront dans le projet et changeront vitrines, affichages et autres néons.

Mais pour certains commerces, il y a toutefois d'autres urgences, notamment le Centre éducatif communautaire Philos dont une des tâches principales est de nourrir les citoyens démunis du quartier.

Ce vendredi midi, des dizaines de citoyens, facture d'électricité et carte d'assurance-maladie en main, faisaient la file pour obtenir quelques denrées alimentaires dans un local beaucoup trop petit pour contenir tout le monde.

«Avant de penser à revitaliser la rue, nous on voudrait avoir un local plus grand, dit Pierre Bergeron, bénévole de l'organisme. On espère que celui qui est libre à côté du bureau de comté du député Denis Coderre nous sera proposé. Car notre action à nous aussi est très importante.»