(Dubaï, Émirats arabes unis) Des milliers de participants, plus d’une centaine d’évènements par jour, un site immense, dans une ville gigantesque ; la COP28 implique une logistique monstre. Mais la machine onusienne est bien rodée. Visite guidée.

Zone bleue

PHOTO THAIER AL-SUDANI, ARCHIVES REUTERS

Pour entrer dans la zone bleue de Dubaï, il est impératif de traverser un détecteur de métal, notamment.

Bienvenue au cœur de la conférence, où se déroulent les séances plénières, les réunions, les négociations, les conférences de presse et toute autre activité « officielle ». Cette zone sécurisée – dans laquelle on entre après avoir passé ses effets personnels aux rayons X et traversé un détecteur de métal – a été décrétée territoire international pour la durée de la conférence. Elle est sous le contrôle des services de sécurité de l’Organisation des Nations unies. Tout ce qui s’y déroule est géré par la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, puisque la COP est la rencontre des États qui en sont signataires. Seuls leurs délégations, les observateurs autorisés (des organisations environnementales aux entreprises privées en passant par les syndicats) et les médias accrédités y ont accès.

Zone verte

PHOTO WALAA ALSHAER, FOURNIE PAR LA COP28

La zone verte a en quelque sorte des airs de foire.

Cette zone est gérée par le pays hôte et est accessible au grand public, qui doit néanmoins s’inscrire à l’avance. Elle a davantage l’allure d’une foire où se côtoient toute une panoplie de gens s’intéressant de près, ou de loin, aux enjeux climatiques. C’est là, par exemple, que quelques sociétés pétrolières ainsi que le gouvernement de la Saskatchewan avaient leurs pavillons, ce qui alimente les critiques à l’endroit de ce grand rendez-vous annuel. Plus de 600 évènements s’y sont tenus, a indiqué la présidence émiratie de la COP28, notamment des performances artistiques.

Horaire chargé

PHOTO ANTHONY FLEYHAN, FOURNIE PAR LA COP28

Une centaine d’évènements figurent chaque jour à l’horaire de la zone bleue.

Chaque jour, plus d’une centaine d’évènements figurent à l’horaire de la zone bleue : rencontres de négociations, séances plénières, conférences de presse pour faire le point sur l’avancée des discussions. Des discussions variées, puisque la COP n’est pas que la rencontre des signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, mais aussi celle des États signataires du Protocole de Kyoto et de l’Accord de Paris. Pour compliquer les choses, tous ces évènements sont recensés sur des horaires différents, qui évoluent au gré des retards accumulés dans les rencontres. Même les participants les plus expérimentés avouent s’y perdre encore.

Du personnel venu du monde entier

PHOTO AMR ALFIKY, REUTERS

Le personnel de la COP28 est formé d’employés locaux et de travailleurs venus d’un peu partout dans le monde.

Coordonner un tel évènement implique une logistique colossale, à laquelle participent des gens venus d’un peu partout dans le monde, rompus aux grands évènements. Ces travailleurs autonomes font par exemple le même boulot aux Jeux olympiques ou dans les expositions universelles, voguant de contrat en contrat. Il s’agit par exemple d’équipes techniques filmant et diffusant en ligne la plupart des évènements, à l’exception des rencontres de négociations à huis clos, ou d’escouades de coordonnateurs de salles, qui veillent au bon déroulement des évènements et à orienter les participants – et les journalistes ! – égarés, s’assurant que personne ne se marche sur les pieds. Des centaines d’employés locaux ont aussi été embauchés pour travailler sur le site.

À boire et à manger

PHOTO FOURNIE PAR LA COP28

La COP28 a été la plus importante jamais organisée.

Avec quelque 110 000 participants accrédités, la COP28 est la plus importante jamais organisée. Certaines personnes inscrites ne sont pas sur place et suivent la conférence à distance, mais des milliers de personnes entrent tout de même dans la zone bleue chaque jour et y passent de longues heures. Faire en sorte que tout ce monde ait à boire et à manger est une condition essentielle au succès d’une COP, a raconté un organisateur à La Presse, rappelant la commotion suscitée l’an dernier en Égypte par les problèmes d’approvisionnement en eau sur le site de la COP27, à Charm el-Cheikh. Cette année, les organisateurs disent aussi s’être efforcés de réduire l’empreinte carbone de l’offre alimentaire, ce qui explique sans doute l’absence de bœuf au menu des comptoirs alimentaires temporaires aménagés sur le site de la conférence — les établissements permanents du site ont eux conservé leur menu habituel, qui offre du bœuf dans bien des cas.

Une COP dans le smog

PHOTO GIUSEPPE CACACE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ciel au-dessus de Dubaï couvert d’une couche de smog

La qualité de l’air s’est ironiquement dégradée à Dubaï juste avant le début de la COP28, et est demeurée mauvaise toute la durée de la conférence, dissimulant derrière un épais voile gris les grandes tours de la ville, dont l’emblématique Burj Khalifa, plus haut édifice du monde. La qualité de l’air a atteint son point le plus mauvais le 9 décembre, principalement en raison de la forte concentration dans l’air de particules fines (PM2,5), qui proviennent surtout de la combustion des énergies fossiles utilisées dans les véhicules, les industries et les centrales thermiques. Au moment où ces lignes étaient écrites, leur concentration avait légèrement baissé, mais demeurait « 8,8 fois supérieure à la valeur guide annuelle de l’Organisation mondiale de la santé pour la qualité de l’air », indiquait le site spécialisé IQAir.