Les Montréalais ont jeté moins de détritus dans leurs différents bacs en 2022, une bonne nouvelle toutefois assombrie par le manque de popularité du bac brun.

Chaque résidant de la métropole aurait produit environ 4 % moins de détritus en tous genres par rapport à l’année précédente, soit au total 441 kg par année et par personne.

« Entre 2020 et 2021, on avait augmenté de 2 kg [par personne], et là, on a réduit de 22 kg », a dit l’élue responsable de l’environnement au comité exécutif, Marie-Andrée Mauger, en entrevue avec La Presse.

Mme Mauger a plusieurs hypothèses pour expliquer cette baisse : « Il y a le ralentissement économique qu’on a vu en 2022, il y a l’augmentation du panier d’épicerie qui fait qu’on a peut-être moins gaspillé d’aliments », a-t-elle illustré.

Le retour au bureau fait en sorte que les Montréalais ont peut-être jeté davantage de détritus dans une poubelle commerciale exclue des statistiques municipales, a-t-elle ajouté. L’interdiction de distribuer des sacs d’emplettes en plastique fin 2022 et l’imminence de l’entrée en vigueur du bannissement de certains articles en plastique à usage unique ont aussi pu jouer un rôle.

Réticence au bac brun

Par ailleurs, la Ville de Montréal a récolté moins de matières compostables en 2022 par rapport à l’année précédente. Seul un tiers des matières organiques sont réellement compostées, bien loin de la cible que s’est donnée l’administration Plante.

« On demande à la population de participer. Cette participation-là, elle n’est pas optionnelle, elle est obligatoire, a dit Mme Mauger. On parle de 50 % du volume [de déchets] qu’on génère chaque semaine, alors c’est important de le détourner de l’enfouissement. » L’élue estime que l’entrée en service des deux usines à compost de Saint-Laurent et de Montréal-Est à moyen terme pourra convaincre les Montréalais d’utiliser davantage leur bac brun.

Environ 70 % des matières recyclables sont recyclées à Montréal, une donnée stable par rapport à 2021.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville a critiqué ces résultats.

« Ce qui ressort de ce bilan, c’est l’échec de l’administration Plante à faire adopter la collecte des matières organiques auprès des Montréalais et Montréalaises alors que seuls 34 % des ménages montréalais ayant accès à cette collecte y participent systématiquement », a critiqué l’élu d’opposition Alan DeSousa dans une déclaration écrite. « J’invite Projet Montréal à mettre les bouchées doubles. »